La révolte du pain au Maroc sonne-t-elle le glas du régime monarchique ?
Par R. Mahmoudi – L’incident tragique qui s’est produit à Essaouira met à nu l’inanité des discours officiels au Maroc sur «le dynamisme économique» du pays et dévoile l’ampleur de la misère sociale qui frappe l’immense majorité de la population que les autorités s’ingéniaient à cacher, en usant de tous les moyens de diversion.
Ce qui s’est passé confirme l’extrême gravité de la situation dans ce pays qui présage d’une explosion dévastatrice, alors que dans la région du Rif des manifestations réprimées dans le sang réclament depuis plusieurs mois du pain et de la justice suite à la mort, dans des conditions tragiques, d’un marchand de poisson dans la ville d’El-Hoceïma en octobre 2016.
Un rapport exigé par le roi Mohammed VI sur la gestion administrative et économique de la région a abouti à des malversations et des défaillances locales, mais a éludé les responsabilités politiques de cette marginalisation qui a réduit toute une population à l’indigence et au désœuvrement. Le nombre sans cesse en hausse de jeunes Marocains qui empruntent des embarcations de fortune pour gagner l’autre rive de la Méditerranée atteste de ce désarroi grandissant dans un pays livré à la rapine, au pillage et aux narcotrafiquants. Aussi, le nombre de Marocains qui continuent à renforcer, y compris en Europe, les rangs des organisations terroristes, comme Daech, illustre une véritable saignée dans ce pays.
Enfin, cet incident ramène les Marocains à leur réalité amère quelques jours seulement après les scènes de liesse populaire dans les villes marocaines pour célébrer la victoire de l’équipe du Maroc à la Coupe du monde de football. Une victoire que le Makhzen et ses relais ont essayé de surexploiter pour mieux asseoir cette fausse image d’un pays au bord de la famine.
R. M.
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