L’étrange nouveau discours du régime qatari sur le terrorisme et l’ingérence
De Londres, Boudjemaa Selimia – «La nouvelle vision en matière de politique étrangère de Riyad, conduite par le prince héritier Mohamed Ben Salman au Yémen et au Liban, est en train de provoquer une fracture au Moyen-Orient, alors que l’approche autoritaire de la nouvelle direction en charge des affaires en Arabie Saoudite menace de créer un environnement propice au terrorisme», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie, Mohamed Ben Abdulrahman Al-Thani, lors d’une conférence sur la problématique du terrorisme, organisée par The Royal United Services Institute (RUSI), ce jeudi, à Londres.
«Cette nouvelle approche saoudienne interventionniste est à l’origine de la grave catastrophe humanitaire au Yémen. Elle a éventuellement provoqué de profondes divisions parmi les Etats du Golfe, à travers notamment les manœuvres visant à isoler le Qatar», s’indigne le ministre qatari des Affaires étrangères, soulignant que Riyad «ne propose aucune stratégie pour le dénouement de la crise». Mohamed Ben Abdulrahman Al-Thani ira encore plus loin en affirmant que Riyad «a forcé le Premier ministre libanais Saad Hariri à présenter sa démission à partir de la capitale saoudienne». Il explique cela par la volonté de Riyad de «créer une forme de vacance du pouvoir au Liban qui entraînerait le pays dans un processus de délitement total». «Cette vision est nuisible à la stabilité de la région», a insisté le chef de la diplomatie qatarie.
Ce revirement de la politique étrangère de l’Arabie Saoudite risque, selon lui, «d’embraser une région déjà fragilisée par le chaos en Libye, en Syrie et au Yémen» (sic).
Etrange sortie donc du ministre des Affaires étrangères d’un pays qui a consacré toute sa politique étrangère à la déstabilisation du Maghreb et du Moyen-Orient, à travers le financement occulte de mouvements islamistes armés et la propagande subversive distillée par son outil de propagande nocif Al-Jazeera qui a mis le monde arabe à feu et à sang.
Le vent a tourné, et le Qatar, qui se retrouve dans une position de faiblesse, isolé par les autres monarchies du Golfe, cherche de nouvelles alliances pour éviter que ce petit émirat ne soit dévoré par les géants du CCG que sont l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.
B. S.
Comment (16)