Quand les Frères musulmans importent le «qui tue qui» en Egypte
Par Karim Bouali – A peine le massacre du Sinaï égyptien a-t-il été commis par les hordes sauvages de Daech que les Frères musulmans ont lancé une campagne du «qui tue qui» à travers les réseaux sociaux et leurs relais dans les sphères politiques du Moyen-Orient et du Maghreb. Une campagne relayée en Algérie par les membres de cette secte dont l’inénarrable Hassan Aribi, qui ne cache plus son allégeance au dictateur Erdogan, mentor de cette organisation dont il se sert pour asseoir son empire hors de Turquie.
Une vidéo filmée lors de l’attaque terroriste sanglante commise hier au moment de la prière du vendredi oriente les internautes vers une supposée implication de l’armée égyptienne dans ce carnage. Des fidèles dont l’accoutrement montre clairement qu’ils appartiennent à cette mouvance islamiste accusent l’armée et Al-Sissi d’être derrière cet attentat. Une manœuvre politique éhontée et indécente au moment même où l’Egypte tout entière pleure la mort de plusieurs dizaines de ses citoyens.
Les Frères musulmans, privés du pouvoir après le coup d’Etat militaire qui a placé le maréchal Al-Sissi au pouvoir et écarté l’islamiste Mohamed Morsi, n’ont jamais cessé leur activisme aux fins de discréditer le régime en place. Appuyée et financée par le Qatar, cette confrérie politico-religieuse a été affaiblie par le soutien ouvert apporté par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis à l’armée égyptienne pour l’éviction de Morsi et la décapitation de l’organisation islamiste dont les principaux chefs ont été jetés en prison.
Le «printemps arabe», qui a complètement déstabilisé l’Egypte, a permis aux groupes islamistes armés d’étendre leurs tentacules dans le vaste et incontrôlable désert du Sinaï où ils règnent en maîtres absolus, multipliant les attaques contre les forces de sécurité, jusqu’à l’attentat meurtrier d’hier qui a fait 235 morts et plusieurs dizaines de blessés.
Si les Frères musulmans ne s’impliquent jamais directement dans les actes terroristes et les assassinats ciblés, comme celui qui a coûté la vie au président Sadate en 1981, ils n’en tirent pas moins les ficelles, en privilégiant l’action orientée vers l’endoctrinement et le phagocytage de la société qu’ils prennent en otage, laissant l’action armée à leurs disciples «radicalisés» dont ils perdent évidemment le contrôle, comme ce fut le cas en Algérie avec le FIS et les groupes armés nés de sa matrice idéologique extrémiste.
K. B.
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