Salmane unifie l’opposition à Al-Assad : l’Arabie Saoudite veut encore casser la Syrie
Par Sadek Sahraoui – L’Arabie Saoudite n’a toujours pas perdu espoir de peser sur l’avenir de la Syrie. Pour y parvenir, elle compte visiblement se servir des groupes terroristes que l’Occident qualifie d’opposition comme cheval de Troie. Le premier acte de ce plan, qui consiste à unifier ces «opposants», a été créé de toutes pièces par les services secrets occidentaux avec le soutien actif des micro-monarchies du Golfe et de la Turquie.
Les principaux acteurs de cette opposition ont, à ce propos, annoncé ce week-end avoir formé un comité unifié, comprenant pour la première fois des représentants de toutes ses composantes, en vue des prochaines négociations de paix avec Damas, en Suisse. Après trois jours d’intenses tractations à Riyad au cours desquelles le prince héritier Mohamed Salmane a intimé à tout le monde de jouer la même partition sous peine de leur couper les vivres, les quelque 140 représentants du panel éclectique d’opposants syriens ont donc réussi à se mettre d’accord sur la formation d’un comité de 36 membres, remplaçant ainsi le Haut comité des négociations (HCN) qui représentait jusqu’alors l’opposition à Genève.
Huit des membres de ce nouveau comité font partie de la Coalition nationale syrienne –principale composante de l’opposition en exil basée à Istanbul –, quatre du «groupe du Caire» et quatre du «groupe de Moscou» – tous deux considérés comme plus conciliants vis-à-vis du régime de Damas-. La nouvelle instance compte également huit indépendants, sept représentants des rebelles et cinq membres du Comité de coordination national pour le changement démocratique, toléré par Damas.
Ce nouveau comité unifié – présidé par Nasr Hariri, un opposant déjà impliqué dans des négociations de paix – devra maintenant former une délégation chargée de négocier avec les représentants du régime à Genève à partir du 28 novembre. M. Hariri a déjà été choisi pour présider cette délégation, dont le reste des membres seront choisis ultérieurement.
L’opposition syrienne est sous forte pression pour faire des compromis depuis que l’armée arabe syrienne a repris la main en Syrie avec l’aide de la Russie, au détriment des formations rebelles et des groupes terroristes. Riyad pense qu’en réunissant tout le monde elle aura plus de chance de peser sur les négociations. L’opposition syrienne au président Bachar Al-Assad n’avait jamais réussi à présenter un front commun lors des précédents cycles de négociations à Genève sous le patronage de l’ONU. A rappeler que le conflit en Syrie a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés.
S. S.
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