Appels à l’introduction de l’hydrogène dans le mix énergétique
L’Algérie doit se lancer dans la recherche et le développement des technologies de l’hydrogène en vue de conforter sa transition vers les énergies renouvelables, a indiqué, dimanche à Alger, le directeur général du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Noureddine Yassaa. «Actuellement en phase de lancement de projets dans les énergies renouvelables, tels le solaire et l’éolien, l’Algérie doit associer le développement de l’hydrogène dans sa démarche vers la transition énergétique», a indiqué M. Yassaa à la presse en marge du symposium international sur l’hydrogène renouvelable organisé en collaboration avec la Commission nationale de l’éduction, de la science et de la culture de l’Unesco et l’Association internationale de l’énergie hydrogène.
Expliquant que le procédé technique d’obtention de l’hydrogène renouvelable se fait à partir de l’énergie solaire ou éolienne, cet expert a ainsi relevé que ces deux sources d’énergie, disponibles en Algérie, peuvent donc être utilisées comme vecteur pour produire l’hydrogène «vert». Selon lui, en Algérie, ce créneau d’avenir qu’est l’hydrogène renouvelable est au stade de la recherche.
Lors de son intervention à cette rencontre internationale, M. Yassaa a particulièrement insisté sur la nécessité de la coopération scientifique et industrielle internationale pour parvenir à la maîtrise des technologies les plus performantes et les plus économiques de production d’hydrogène à partir des énergies renouvelables. D’autant plus, a-t-il relevé, ce symposium intervient à peine une semaine après la tenue de la COP23 sur les changements climatiques où un appel pressant avait été adressé à la communauté internationale afin d’opérer une transition vers un modèle économique sobre en ressources et en carbone.
A cet effet, a fait valoir le directeur général du CDER, la communauté scientifique est appelée non seulement à trouver les solutions technologiques alternatives à la fois sûres, fiables et performantes et à des prix abordables, mais aussi à accélérer la diffusion et le déploiement à large une échelle des recherches, des développements technologiques et des innovations en la matière. «Avec l’avènement des piles à combustibles et les exigences en énergies propres et durables, l’intérêt pour l’hydrogène est devenu une réalité et constitue une vraie piste d’avenir pour la transition énergétique en permettant le développement des énergies renouvelables décentralisées et l’exploration de solutions à zéro émission», a-t-il avancé.
Conscient que l’hydrogène est au cœur de la transition énergétique, le CDER a engagé des projets de recherche avec le soutien d’organismes nationaux, a-t-il fait savoir en citant le développement de la production d’hydrogène d’origine renouvelable par électrolyse, le Power-to-gaz et le système de production autonome d’hydrogène. «La faculté de l’hydrogène à être produit, stocké et utilisé localement incite les collectivités locales et les acteurs économiques à développer des projets hydrogènes en soutien à l’éolien, au solaire et à la biomasse», selon lui.
Plusieurs applications sont possibles pour l’hydrogène
Utilisé comme carburant, l’hydrogène permet de produire de l’électricité à l’aide des filtres à hydrogène embarqués sur le véhicule, et constitue ainsi une énergie complémentaire aussi bien pour les véhicules équipés de moteur à propulsion interne fonctionnant au gaz que pour des véhicules hybrides dont les batteries se rechargent en roulant, a-t-on expliqué. Ainsi, le recours à l’hydrogène prolonge l’autonomie des véhicules jusqu’à 500 km par recharge. Quant à la technologie du Power-to-gaz, elle permet de stocker la surproduction d’énergie électrique renouvelable grâce à sa transformation en hydrogène par électrolyse de l’eau ou en méthane de synthèse.
L’hydrogène ou le méthane de synthèse peuvent alors être stockés et injectés dans le réseau de gaz naturel pour fournir les réseaux de chauffage dans les villes et reconvertir en électricité grâce à des filtres combustibles, et ce, en toute période de l’année. Le mélange constitué de l’hydrogène et du gaz naturel peut aussi être utilisé comme combustible pour la flotte des bus urbains.
Pour sa part, le directeur de la division hydrogène au sein du CDER, Abdellah Khellaf, a expliqué que l’avantage de l’hydrogène est aussi la possibilité de l’utiliser comme énergie transitoire en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande pour les énergies renouvelables provenant du solaire et de l’éolien.
R. E.
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