La majorité présidentielle empêche l’institution d’un impôt sur la fortune
Par Hani Abdi – Comme il fallait s’y attendre, les députés de la majorité présidentielle ont adopté le projet de loi de finances pour 2018. Ces mêmes députés ont, en revanche, voté contre l’impôt sur la fortune (ISF) institué par le gouvernement.
En effet, les députés du FLN, du RND, du MPA et de TAJ ont tous approuvé l’amendement fait par la commission des Finances supprimant l’ISF. Cette suppression a été motivée par l’inapplication de cet impôt en raison notamment de l’ampleur du commerce informel.
L’argumentaire du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, n’a pas suffi pour convaincre ces députés d’accepter que les Algériens les plus riches paient un peu plus à l’Etat et qu’il y ait une sorte d’équité face à l’impôt.
L’ISF a été la mesure phare de ce projet de loi. Longtemps demandé par certains experts et des partis de l’opposition, comme le PT, l’impôt sur la fortune aurait eu certainement un bon effet psychologique sur la population qui souffre des conséquences directes de la crise financière.
Les députés de l’opposition ont, quant à eux, rejeté ce projet de loi. Certains partis, comme celui de Louisa Hanoune, ont vivement exprimé des craintes quant à la perte du pouvoir d’achat des Algériens à cause d’une inflation galopante et qui risque d’être davantage dopée par le recours à la planche à billets. Pour le Parti des travailleurs (PT), l’orientation générale de ce projet de loi «va dans un sens libéral qui tourne le dos au bien-être des franges populaires et favorise la logique du profit».
Aussi, ce projet de loi, qui a eu le quitus de la majorité parlementaire, contient une série de mesures législatives et fiscales allant dans le sens de la consolidation de l’investissement productif et du renflouement des recettes budgétaires, tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale.
Sur un autre volet, celui du budget, le projet de loi de finances prévoit des dépenses globales de 8 628 milliards de dinars (mds DA) composées de 4 043,31 mds DA de dépenses d’équipement et de 4 584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement (contre des dépenses de fonctionnement de 4 591,8 milliards DA en 2017). Quant aux recettes budgétaires, elles sont de 6 496,58 mds DA (contre 5 635,5 mds DA en 2017), composées de 3 688,68 mds DA de ressources ordinaires (contre 3 435,4 mds DA) et de 2 807,91 mds DA de fiscalité pétrolière (contre 2 200,1 mds DA).
H. A.
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