Benghebrit à un député islamiste : «La basmala n’a jamais été retirée des livres scolaires»
Par R. Mahmoudi – La ministre de l’Education nationale semble vouloir mettre fin à cette polémique stérile et couper l’herbe sous le pied de ces islamistes qui croient avoir trouvé là le bon prétexte pour la déstabiliser et faire échouer les réformes engagées dans le secteur de l’éducation.
Dans une réponse écrite à un député du Front pour la justice et le développement (FJD), Nouria Benghebrit s’est de nouveau défendu d’avoir ordonné le retrait de la basmala des ouvrages scolaires, en affirmant que celle-ci y figure toujours.
Elle explique que depuis l’indépendance, on trouvait cette formule rituelle «dans des ouvrages, pas dans d’autres», mais elle existe toujours dans les livres d’éducation islamique et dans bien d’autres livres encore qu’elle ne cite pas. La ministre se contente de renvoyer le député aux différentes interventions médiatiques des cadres de son département à ce sujet, lesquels avaient plaidé que l’absence de la basmala dans certains ouvrages n’était pas «nouvelle», pour susciter une telle levée de boucliers.
En plus des partis islamistes, des associations réputés proches du pouvoir, comme l’Associations des oulémas algériens, s’étaient jointes à la meute pour dénoncer «une atteinte aux esprits de nos enfants, et en même temps à notre personnalité et à notre identité». Dans une déclaration au vitriol, rendue publique en septembre dernier, l’association fondée par Abdelhamid Ibn Badis considérait que par cette mesure, ses auteurs voulaient instaurer «une éducation laïque» dans nos écoles et inculquer à la nouvelle génération «des valeurs étrangères à celles dispensées par la famille».
L’association se demandait si cette décision a été prise après consultation du ministère des Affaires religieuses, du Haut Conseil islamique ou de l’Association des oulémas, et soupçonne le ministère de l’Education, sans le citer, de servir d’autres intérêts que celui des réformes du système éducatif et d’appliquer «un agenda» qui va, selon l’auteur de la déclaration, à l’encontre des aspirations nationales.
R. M.
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