Un article de «Jeune Afrique» qualifie les Algériens d’esclavagistes nés
Par R. Mahmoudi – En pleine polémique sur la traite d’êtres humains en Libye, alors que les Marocains réclament le rapatriement des leurs qui y sont toujours retenus, Karim Akkouche, un activiste algérien connu pour sa proximité avec la mouvance séparatiste et, surtout, pour s’être rendu en Israël, a publié un article dans l’hebdomadaire Jeune Afrique dans lequel il invente une histoire d’esclavagistes à l’Algérie à travers des anecdotes décalées et des amalgames puérils.
Ainsi, pour lui, une attitude ségrégationniste envers les ressortissants subsahariens est en soi une forme d’esclavagisme «refoulée» ou «taboue». Il en veut pour preuve cette malheureuse directive de la Direction des transports de la wilaya de Mostaganem qui, il y a quelques semaines, enjoignait aux chauffeurs de bus de ne pas transporter les Subsahariens, avant d’être retirée. Il confond une faute commise par un responsable local, un seul, avec une conduite d’Etat ou une pratique sociale. D’ailleurs, l’auteur lui-même reconnaît que cette directive a été suspendue sous la pression des réseaux sociaux. Ce qui prouve qu’une majorité d’Algériens condamnent ces dérives racistes et les jugent, sans tabou, comme telles. Cela n’empêchera pas ce plumitif qui se défend de toute idée «néocolonialiste» de voir que dans chaque Algérien sommeille un raciste, voire un esclavagiste. Il écrit : «Ne qualifie-t-on pas en Algérie, de manière avilissante, le Noir de kehlouch, l’équivalent de “nègre” en langue dialectale ?»
Pour appuyer sa théorie et mieux manipuler ses lecteurs, il reprend une blague toute française pour l’attribuer aux Algériens : «Un Algérien, devant un Noir, commande un café. Il dit au serveur : Je veux un café noir. L’Africain, se sentant visé, lui réplique gentiment : Pourquoi ajouter l’adjectif “noir” puisque le café est déjà de couleur noire ? L’autre lui tourne le dos et reformule sa demande : Je veux un café plus que noir, je veux un café négro.»
Même décalage et désinformation quand l’auteur de l’article parle d’esclavage en Mauritanie. «En Mauritanie, l’esclavage, officiellement aboli en 1981, est toujours pratiqué. 300 000 à 700 000 individus ont des maîtres. On n’en parle pas. C’est tabou. On ne veut pas fâcher les seigneurs africains et leurs clients.» La vérité est que dans ce pays, il existe un mouvement anti-esclavagiste très actif qui organise continuellement des manifestations et lutte pour l’abolition de cette pratique.
L’auteur invite les lecteurs à dénoncer la traite négrière qui sévit dans toute le monde arabe et partout ailleurs en Afrique, sauf au… Maroc.
R. M.
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