Comment les sociétés de mercenaires font leur beurre sur le dos des Arabes
Par Sadek Sahraoui – Il n’y pas a que la Libye que les Emirats arabes unis ont mise dans leur viseur. Cette micro-pétromonarchie cherche aussi à faire sa loi au Yémen où elle vient d’envoyer des centaines de mercenaires.
Le New York Times a rapporté cette semaine que les Emirats arabes unis ont recruté, via des sociétés militaires privées américaines, 450 «combattants» latino-américains. Ces mercenaires ont eu pour ordre de se joindre aux centaines de soldats soudanais que l’Arabie Saoudite paye à prix d’or pour y combattre dans le cadre de la coalition.
De quelles nationalités sont ces soldats ? Ils seraient Colombiens, Panaméens, Salvadoriens et Chiliens. Ils sont arrivés pour combattre les rebelles houthis qui ont chassé le gouvernement yéménite de la capitale, Sana. La plupart des soldats sont Colombiens, car les responsables émiratis les considèrent comme plus rodés à la guérilla après avoir passé des décennies à combattre les hommes armés des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) dans la jungle colombienne.
Selon le Huffington Post, les Colombiens prétendent avoir des contrats avec l’armée émiratie directement, tandis qu’au Salvador, les contrats passent par une société nationale sous-traitée par Northrup Grumman. Forbes rapporte que Northrup Grumman a absorbé une obscure compagnie appelée Vinnelli qui détient un contrat de 819 millions de dollars pour fournir du personnel à la Garde nationale saoudienne datant de 1975.
Dans tous les cas, les Arabes, en voulant guerroyer un peu partout, font le beurre des sociétés militaires privées. Et cela se fait souvent sur le dos de leurs frères arabes.
Selon les rapports colombiens, leurs mercenaires reçoivent moins de la moitié de ce que reçoivent les soldats européens ou étatsuniens. Malgré cela, ils gagnent en moyenne cinq fois plus que ce qu’ils gagneraient dans leur pays d’origine. Chacun des soldats toucherait une prime de risque de 1000 dollars par semaine. Ces sommes rondelettes ont pour conséquence de priver les armées sud-américaines de leurs meilleurs éléments. Des éléments dont les pays d’origine ont besoin pour lutter contre les cartels de la drogue.
S. S.
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