Des députées algériennes se retirent d’un Sommet auquel participe Israël
Par R. Mahmoudi – Les membres de la délégation algérienne des femmes parlementaires au Sommet mondial annuel des femmes leaders politiques (WPL) 2017 tenu en Islande ont quitté la salle au moment où la délégation israélienne allait prendre la parole.
Par cette prise de position, la délégation algérienne, conduite par la vice-présidente de l’APN, Rafika Kasri, a voulu marquer son refus indiscutable de s’associer de quelque façon que ce soit à des représentants de cet Etat colonisateur qu’est Israël et exprimer, par-là même, le soutien indéfectible de l’Algérie au peuple palestinien qui ploie sous l’occupation israélienne.
Ce geste s’ajoute à une série d’actions menées, collectivement ou individuellement, par des Algériens pour manifester leur refus de se voir cautionner, par leur présence, l’entité sioniste ou ceux qui la représentent. Plusieurs manifestations, notamment sportives, ont vu le retrait des représentants algériens en raison d’une participation israélienne. Cette persistance a même valu à un Algérien, en 2011, une menace du Comité olympique international d’exclure l’Algérie de toutes les compétions sportives après une série de refus d’athlètes algériens d’affronter des Israéliens.
Ce geste de la délégation des femmes parlementaires algériennes est aussi un message à l’ensemble des pays arabes où la normalisation avec l’Etat hébreu tend à se banaliser, avec notamment les tractations de plus en plus assumées et enclenchées par le régime saoudien depuis quelques mois. Tractations qui se traduisent, sur le terrain, par des échanges de visites et une série de gestes à forte charge symbolique, comme la présence, inédite et provocatrice, d’un Israélien dans la mosquée du Prophète à Médine et celle d’une délégation de théologiens saoudiens dans une synagogue à Paris.
Cette tendance à la normalisation au Moyen-Orient est néanmoins atténuée par des prises de position courageuses, bien que rares, de certains pays. Le geste héroïque du président du Sénat koweïtien, lors d’une conférence internationale, il y a un mois à Kiev, où il a réussi à faire sortir la délégation israélienne de la salle, risque de ne plus se renouveler.
R. M.
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