La population de Kabylie lance une action de boycott des boulangeries
Les représentants des boulangers ont affirmé que le recul de la marge bénéficiaire était une préoccupation. New Press
Par Hani Abdi – Les populations de Tizi Ouzou et de Béjaïa n’ont pas attendu que l’Etat agisse ou réagisse au forcing des boulangers qui vendent depuis vendredi la baguette de pain ordinaire à 15 DA. Aidées par leurs structures sociales actives, comme les comités de villages et de quartiers, les habitants de ces deux wilayas se sont, en effet, révoltés contre l’augmentation de 50% du prix de la baguette. Une décision prise par les boulangers sans un accord préalable avec les autorités centrales qui mènent une politique de subvention de la baguette du pain, dont le prix est officiellement fixé à 7,5 DA.
Ainsi, la réaction des habitants est toute simple : boycotter les boulangeries. Une opération qui a commencé ce vendredi et qui ne s’arrêtera qu’une fois la baguette de pain retrouve son prix administré. Selon nos informations, les comités de villages ont mis en garde contre le non-respect de cette opération de boycott. «Nous avons pris cette décision pour exprimer notre refus de subir le diktat des boulangers qui opèrent un véritable forcing en l’absence de l’Etat. Nous n’attendons pas que l’Etat intervienne. Nous n’achèterons pas leur pain à 15 DA. C’est la seule arme que nous avons contre eux. Car si on accepte l’augmentation de 50% du prix d’un produit subventionné par l’Etat, nous subirons des augmentations encore plus importantes des autres produits dont les prix restent libres», a souligné un habitant de Maâtkas, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Cette action de boycott va-t-elle faire infléchir les boulangers ? La décision d’augmenter le prix de la baguette de pain a été justifiée par les bureaux de wilayas de l’Association nationale des boulangers et artisans par la nécessité d’améliorer la qualité du pain et du service offert aux clients au niveau des boulangeries. Un argument qui ne tient pas la route, surtout que l’Etat a toujours aidé les boulangers à faire face à l’augmentation des coûts inhérents à la fabrication de ce produit de première nécessité.
Outre la farine qui est cédée par l’Etat à un prix fixe, le boulanger bénéficie d’un rabais sur l’électricité et les charges relatives au fonctionnement de sa boulangerie.
H. A.
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