Retraités algériens en France : Macron interpellé à la veille de sa visite à Alger
Par R. Mahmoudi – A la veille de la visite du président français, Emmanuel Macron, en Algérie, l’Association des Algériens des deux rives et leurs amis (Addra) veut attirer l’attention sur la situation des personnes âgées issues de la première génération des émigrés algériens vivant en France, qu’elle qualifie d’«inacceptable».
Dans une déclaration adressée à la rédaction, cette association révèle que des dizaines de milliers de retraités algériens en France sont condamnés à rentrer définitivement en Algérie, faute de couverture sociale suffisante. «La très grande majorité de ces vénérables retraités, précisent les auteurs de la déclaration, résident dans des foyers, hôtels et dans des chambres de 9 m2 insalubres et dans des conditions lamentables pour un loyer avoisinant les 400 euros.»
Prenant la défense de ces «chibanis», comme on les appelle affectueusement là-bas, l’association Addra demande au gouvernement français d’abolir la discrimination de droit et d’équité de traitement, faite, d’après cette association, selon la nationalité de l’intéressé cotisant à la sécurité sociale. Pour appuyer leur argument, les rédacteurs du document évoquent la loi du 1er janvier 2014 qui permet à un nombre croissant de ressortissants français de passer leur retraite dans des pays comme l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie, pour bénéficier de l’avantage climatique et du pouvoir d’achat.
Or, les retraités de nationalité étrangère, dont les Algériens qui ont travaillé et cotisé en France comme les autres pendant de longues années, sont «pratiquement assignés à résidence», avec l’obligation de résider en France de manière continue pendant au moins 183 jours par an, sous peine de perdre le bénéfice de la sécurité sociale. L’association Addra voit là une preuve de «discrimination flagrante» et de «déni d’égalité».
En conclusion, l’association exhorte le président français, à l’occasion de son voyage en Algérie, à prendre une initiative législative pour rendre la dignité aux «chibanis».
R. M.
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