Bouira : une quarantaine de boulangers poursuivis en justice pour avoir augmenté le prix du pain

Des boulangers poursuivis en justice à Bouira
Des boulangers poursuivis en justice à Bouira. New Press

Une quarantaine de boulangers sont poursuivis en justice à Bouira pour avoir augmenté le prix de la baguette de pain à 15 DA, a appris l’APS dimanche auprès des services du commerce de la wilaya. «Les boulangers ayant augmenté le prix du pain à 15 dinars dans la wilaya de Bouira, au nombre de 40, sont poursuivis en justice. Ils ont reçu dimanche leurs procès-verbaux», a expliqué Mustapha Mihoubi, chef de service de contrôle des pratiques commerciales à la direction locale du commerce. «L’augmentation qu’a connue ces derniers jours la baguette de pain (à Bouira) est illégale et anarchique, et ses auteurs sont tous poursuivis en justice», a-t-il encore précisé.

Depuis quelques jours, la baguette de pain se vend à 15 dinars à travers plusieurs régions de la wilaya de Bouira, une hausse subite ayant soulevé les inquiétudes et la colère des citoyens. Des boulangers ont annoncé cette augmentation unilatérale par de simples affiches collées aux mûrs, suscitant une véritable polémique.

R. N.

Comment (5)

    Viva l'Aldjérie
    4 décembre 2017 - 17 h 31 min

    Faut diriger les investisseurs vers la création de grandes boulangeries industrielles au lieu de les laisser ouvrir une énième usine de limonade ou de yaourts sur un marché plus que saturé. En Europe, ce ne sont même pas les boulangeries qui font le pain, elles l’achètent précuit et congelé et le réchauffent, c’est tout. Même leurs superbes pâtisseries sont produites en usine. Sont pas assez intelligents pour y penser, nos dirigeants ?
    En fait, nous savons tous qu’ils naviguent à vue et qu’ils ont plus qu’atteint leur niveau d’incompétence vu qu’ils ne sont ni énarques ni polytechniciens, tout comme nos députés qui n’ouvrent jamais un livre.

    Felfel Har
    4 décembre 2017 - 14 h 32 min

    Dans ce bras-de-fer entre le gouvernement et les boulangers s’agissant du prix de la baguette, il y a des relents de guerre civile. Qui cherche à allumer la mêche? Le gouvernement pour qui le prix du pain doit continuer à être fixé par lui, de manière administrative? Ou ces artisans boulangers qui, non contents de se sucrer en vendant des pâtisseries, réalisant ainsi des marges excessives, veulent s’enrichir en affamant le peuple? Qui veut mettre le feu aux poudres? Je leur rappelle cette épisode que les historiens de la révolution française évoquent en parlant de la « révolte frumentaire » ou la guerre des farines de mai 1775, évènement qu’ils qualifient de « prélude » au soulèvement populaire de juillet 1789. Qui veut faire descendre le peuple dans la rue? Dans quel but?

    5DA VS 280 millions USD
    4 décembre 2017 - 10 h 05 min

    Pour 5 DA on actionne la justice, mais pour 280 millions de dollars on déroule le tapis rouge! No Comment…
    le plus haut sommet de l’erreur fatale fut de CROIRE QUE DES POLITIQUES ELUS ALLAIENT PONDRE UNE CONSTITUTION QUI PROTÈGE LE CITOYEN!!! c’est juste impossible d’écrire une constitution ou une charte qui pourrait un jour se retourner contre le législateur qui pense avant tout à se protéger contre tout citoyen qui chercherait à comprendre….

    Vérité-Si-je-mens
    3 décembre 2017 - 18 h 34 min

    Il faut poursuivre tout les corrompus;tout les voleurs;tout ceux qu’ont détourner les biens des citoyens Algériens;tout les fraudeurs;tous ceux qu’ont dégrader l’image de la nation;en connaissant le régime ou pouvoir;ça sera que de la poudre aux yeux;d’effet d’annonce sans résultat comme d’habitude;si la tete est gravement atteinte le reste suivraient;gardant l’espoir

    zaatar
    3 décembre 2017 - 14 h 59 min

    Quand on regarde cette espèce de “crise” du pain, on a du mal à croire que l’Algérie sort d’une longue période d’abondance qui, en quelques années, l’a transformée en une insouciante société de consommation. Depuis qu’il est entré sans transition de cette nouvelle phase de récession, le citoyen-consommateur montre qu’il peut souffrir tous les errements du marché, mais pas l’atteinte à l’immuabilité des prix de produits de “première nécessité” : le pain et le lait. Et par la force de ce credo, nous voici passés d’une controverse au sujet de l’impôt sur la fortune, résolue au profit des riches, à une polémique agitée sur le prix de la baguette qui se résoudra certainement aux dépens des pauvres. Parce que, ce que le gouvernement va certainement faire, c’est ce qu’il a déjà fait pour “gérer” le passage de la baguette de sept dinars et cinquante centimes à huit dinars et cinquante centimes, puis de huit dinars cinquante à dix dinars : attendre que se dénoue le bras de fer boulangers-clients. Et quand sera normalisé le tarif de quinze dinars la pitance, il en prendra acte. Ce qui lui vaudra l’économie d’un rééquilibrage tarifaire sans l’inconvénient d’une décision impopulaire. Le gouvernement n’est pas franc, mais il est réaliste. Et manœuvrier quand il le peut. Il est réaliste parce qu’il sait qu’en maintenant un pain au tarif actuel sans en changer la structure de coût, il tuera le pain et la boulangerie. Et manœuvrier parce qu’il intervient à la fin du conflit, pas avant. Et pour en entériner l’issue. Il sait que le prix officiel, ou plutôt le prix pratiqué, n’est pas tenable. Déjà, dans la majorité des cas, la boulange n’est plus qu’un prétexte à l’activité de pâtisserie-viennoiserie. Quotidiennement, le consommateur se hâte de trouver son pain avant que les boulangeries ne se transforment en boutiques à “pains spéciaux” ou à gâteaux. À peine les épiceries, qui commercialisent le pain dans des conditions d’hygiènes approximatives, participent-elles à réduire la tension sur le produit. Le pain résume ce piège de la subvention dans lequel le régime s’est enfermé sans prévoir le moyen d’en sortir. À l’évidence, le pays est victime de la gestion d’un régime qui, en quinze ans de règne insoucieux, n’a jamais envisagé un retournement de situation pétrolière ! La preuve, il est à ce point désemparé par une conjoncture dont il est pourtant impossible de ne pas envisager l’avènement, qu’il tergiverse devant tous les problèmes qu’elle lui pose. En attendant, il s’enfonce dans la première voie de fuite en avant qui se présente à lui : la planche à billets. Sans trop savoir à quoi elle servira. Elle sert juste à le rassurer sur le confort budgétaire auquel il s’est habitué. Si pour le carburant, l’électricité et l’eau, le gouvernement a choisi la méthode douce des augmentations graduelles, il hésite devant la farine et le lait qui lui permettent encore de cultiver sa promesse de “ne pas toucher au soutien des prix de produits de première nécessité” malgré la crise. Le pouvoir traite sa crise, comme il l’a créée, au jour le jour, sans doctrine ni prévision. Et les effets de ses hésitations managériales, c’est notre pain quotidien.

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