Elections en Libye en 2018 : Ghassan Salamé y croit
Par Sadek S. – L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a pressé samedi à Rome les Libyens d’organiser des élections dès l’an prochain. Pour lui, les conditions s’y prêtent. «Je pense qu’il y a beaucoup d’ingérence en Libye : armes, argent, tout ce que vous voulez», a-t-il expliqué devant les participants de la conférence Rome MED sur la Méditerranée, ouverte jeudi dans la capitale italienne.
Mais cette ingérence a diminué et les Libyens devraient «saisir cette opportunité» pour organiser des élections, a jugé Ghassan Salamé. «Les Libyens doivent se rassembler et construire des institutions permanentes», a-t-il plaidé. Selon Ghassan Salamé, il y a aujourd’hui une «fenêtre» pour organiser des élections l’an prochain, conformément au plan d’action qu’il a présenté en septembre devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
La mission de l’ONU en Libye «travaille activement à préparer le terrain pour des élections libres et justes», a-t-il souligné. Celles-ci ont toutefois «besoin d’une vraie préparation», en termes de sécurité sur le terrain, d’inscription sur les listes électorales ou encore de loi électorale. L’une de ces conditions est aussi la réunion d’une conférence nationale, réunissant les acteurs libyens, prévue en principe en février 2018. «Nous avons besoin que les acteurs politiques acceptent le résultat des élections avant que celles-ci aient lieu», a souligné Ghassan Salamé. «Si toutes ces conditions sont remplies avant l’été, nous organiserons les élections», a-t-il assuré.
Ghassan Salamé rencontrera «bientôt» le maréchal Khalifa Haftar qui ne reconnaît pas le Gouvernement d’union nationale et dont les troupes contrôlent l’est du pays. Un porte-parole du maréchal Haftar a indiqué dans une interview pour un journal libyen qu’il serait difficile d’organiser ces élections l’an prochain. Ghassan Salamé a rappelé que tous les acteurs politiques en Libye, y compris le maréchal Haftar, s’étaient prononcés en faveur de ces élections.
S. S.