Le roi du Maroc actionne la justice française contre Abdelkader Messahel
Par Karim B. – Le maître de Rabat a décidé d’actionner sa compagnie aérienne Royal Air Maroc contre le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Ce sont les médias marocains, se référant à une chaîne française, qui le disent. Ainsi, le Makhzen, qui vient juste de renvoyer son ambassadeur à Alger pour reprendre ses fonctions après avoir été «rappelé pour consultations», poursuit son jeu du chat et de la souris avec son voisin de l’Est en cherchant à provoquer une nouvelle crise.
C’est devant une juridiction française que la Royal Air Maroc aurait intenté un procès contre Abdelkader Messahel pour avoir affirmé que cette compagnie transportait autre chose que des passagers. Une affirmation qui a suscité la colère du Makhzen, bien que le ministre n’ait fait que répéter ce que tout le monde sait.
Cette nouvelle provocation intervient au lendemain d’une poignée de mains entre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le roi du Maroc, Mohammed VI, à Abidjan. Une poignée de mains qui a été interprétée de mille et une façons, bien qu’elle relève du simple protocole, Ouyahia ayant salué l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement présents au Sommet UA-UE, le roi du Maroc ne faisant pas exception.
Les pratiques du Makhzen étant ce qu’elles sont, il fallait s’attendre à un nouveau coup de Jarnac. Le retour de l’ambassadeur du Maroc à Alger cachait donc une nouvelle entourloupe de cette monarchie aux abois, à la tête d’un pays exsangue où de pauvres citoyens meurent dans une bousculade lors d’une distribution alimentaire et où les mouvements de protestation prennent de l’ampleur, bien qu’étouffés par les médias marocains et français.
La plainte de la Royal Air Maroc contre le ministre des Affaires étrangères est un nouveau coup d’épée dans l’eau. Plus que l’Algérie, c’est la France que l’enfant gâté de l’Elysée met dans la gêne, car si une telle action venait à être confirmée, cela pourrait créer une crise entre Alger et Paris au moment où les nouvelles autorités françaises s’échinent à rattraper le retard dans les relations algéro-françaises, bousculées par les relations plus apaisées de l’Algérie avec des partenaires amis comme la Chine et la Russie et l’offensive de pays voisins de la France comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
K. B.
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