Ali Belhadj brûle le drapeau de la France : hypocrisie ou ingratitude ?
Par Houari Achouri – Une information diffusée sur les réseaux sociaux rapporte que l’ancien dirigeant du FIS dissous, Ali Belhadj, a mis le feu publiquement au drapeau français, pour ensuite laisser ses acolytes et disciples poursuivre cette cérémonie dans les rues de son quartier Appreval, à Kouba, dans la banlieue d’Alger, aux cris d’«Allah akbar», «Mort à la France», «La France ennemie de l’islam et des musulmans». Cette scène de prosélytisme extrémiste s’est déroulée ce vendredi, la veille de la visite à Alger du président français, Emmanuel Macron, prévue demain, mercredi 6 décembre, et se veut une manifestation de protestation contre cette visite. Elle se nourrit du mythe selon lequel le FIS et la France (et par extension l’Occident «impie») seraient ennemis. Il n’y a pas plus faux que cette argutie. La preuve par quatre :
En janvier 1992, le président français de l’époque, François Mitterrand, s’est empressé d’appeler au «rétablissement du processus démocratique», s’opposant ainsi à l’arrêt du processus électoral décidé par les autorités algériennes pour empêcher la dérive qui allait mener au pouvoir le FIS avec son programme dévastateur pour les valeurs de la république algérienne. Il avait qualifié l’arrêt des élections législatives avant le déroulement du deuxième tour d’«acte pour le moins anormal», utilisant un langage diplomatique dont la signification ne prêtait à aucune équivoque sur la position du président français.
Ensuite, tout le monde, en Algérie du moins, se souvient que la France et les plus grands pays occidentaux (Grande-Bretagne, Allemagne, Suisse, Etats-Unis…) ont ouvert grandes leurs portes aux extrémistes du FIS qui y ont trouvé refuge et protection. Personne parmi les dirigeants de ces pays ne pouvait ignorer l’activité dirigée contre l’Algérie qui était développée par ces éléments. C’est donc, en toute connaissance de cause qu’une véritable complicité s’est instaurée entre les autorités de ces pays occidentaux et les éléments du FIS qui acceptaient pour leur part de bénéficier de tous les avantages généreusement accordés avec le droit d’asile par ces pays mécréants.
Troisièmement, la France et avec elle tout l’Occident a imposé un embargo sur les armes pour empêcher l’armée algérienne de combattre le terrorisme efficacement. L’Algérie a lutté seule contre le terrorisme, durant une décennie, non seulement à contre-courant d’une violente campagne de propagande pro-terroriste alimentée par des médias de pays occidentaux, mais sans les équipements militaires qui auraient donné plus d’efficacité à cette lutte, mais que les pays occidentaux refusaient de lui livrer. En fait, l’espoir des dirigeants des pays occidentaux, particulièrement en France, était que le FIS prenne le pouvoir et offre l’Algérie à l’ancienne puissance coloniale sur un plateau d’argent. On le voit bien, en brûlant le drapeau français, Ali Belhadj fait preuve d’ingratitude à l’égard de ses anciens soutiens.
Enfin, faut-il rappeler que le FIS a une chaîne de télévision qui émet à partir de Londres, capitale du lobby sioniste et soutien indéfectible d’Israël ? Là aussi, nul n’ignore que tous les programmes et débats à sens unique de cette chaîne sont consacrés à chercher à déstabiliser l’Algérie, au profit des islamistes. Alors, pourquoi le FIS brûle-t-il le drapeau français et s’en prend-il aux pays occidentaux ?
H. A.
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