Décision de Trump : l’Algérie va-t-elle convoquer l’ambassadeur américain ?
Par Houari Achouri – Personne en Algérie, ni dans le monde, n’en doutait, mais avec sa décision de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël, Trump a tenu à le confirmer : les Etats-Unis ne sont pas du côté de la légalité internationale et encore moins du côté de la justice.
Le président américain est allé à l’encontre de la quasi-totalité de la communauté internationale et a agi au mépris de ce que pensent les Palestiniens, dont il a foulé au pied tous les droits.
L’Algérie a réagi par un simple communiqué du ministère des Affaires étrangères à «la décision de l’Administration américaine de reconnaître El-Qods Echarif comme capitale d’Israël». Le communiqué des AE «dénonce avec force cette grave décision», mais se limite à exprimer «une très grande préoccupation». L’Algérie appelle à la mobilisation de «la nation arabe et islamique et la communauté internationale dans son ensemble» pour «le respect des droits nationaux du peuple palestinien et du statut international de la ville sainte».
Est-ce suffisant comme réaction face à une atteinte flagrante et délibérée contre les «droits inaliénables du peuple palestinien frère» auquel l’Algérie a réitéré, à cette occasion, son «soutien total» ? Faut-il s’attendre dans les moments qui viennent à ce que l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger soit convoqué par notre ministère des Affaires étrangères pour lui signifier cette réprobation et lui expliquer que la décision de Trump «fait peser de lourdes menaces sur la paix, la sécurité et la stabilité d’une région névralgique déjà fortement meurtrie»?
C’est un usage diplomatique que l’Algérie pratique, comme ce fut le cas en octobre 2015, lorsque le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France à Alger après que le ministre de la Communication (Hamid Grine à l’époque), détenteur d’un passeport diplomatique, a fait l’objet d’une fouille jugée «inacceptable» à l’aéroport d’Orly. Mais, il s’agissait là de relations bilatérales et, de toute évidence, d’une situation exceptionnelle.
La dérive diplomatique des Etats-Unis, qui les conduit de façon unilatérale et en violation du droit international à reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël, n’a rien d’exceptionnel. On ne compte plus les ingérences de diverses natures dans les affaires internes des autres pays, et particulièrement les agressions militaires. Sur tous les continents, les dirigeants des Etats-Unis se croient autorisés à envenimer les relations internationales et à les conduire au bord de la guerre.
Plus spécialement, les Etats-Unis continuent de mettre en pratique une politique dépassée et anachronique de sanctions économiques et commerciales, comme le prouve le cas du blocus exercé contre Cuba depuis près de 60 ans. Il y a quelques mois, le président Trump a signé le mémorandum présidentiel de sécurité nationale sur le renforcement de la politique américaine envers Cuba, qui consiste principalement à durcir ce blocus pour empêcher le développement économique et social de ce pays et, en définitive, nuire au bien-être du peuple cubain. Qu’y a-t-il de plus condamnable par la communauté internationale ?
En fait, ce sont tous les pays qui devraient convoquer les ambassadeurs américains à leurs ministères des Affaires étrangères !
H. A.
Comment (23)