En attendant 2018
Par Kamel Moulfi – Sans l’annonce de sa décision de restituer les crânes des résistants algériens, actuellement au musée de l’Homme à Paris, la visite à Alger du président français, Emmanuel Macron, n’aurait laissé aucune trace.
Mais pour les jeunes Algériens qui ont pris le relais de leurs aînés sur les questions dites «mémorielles», en suspens entre les deux pays, c’est une victoire importante qui promet d’autres avancées vers une franche reconnaissance par les autorités officielles françaises des crimes contre l’humanité commis en Algérie par la France coloniale. Le président Macron a montré qu’il était disposé à franchir ce pas historique dans les relations algéro-françaises.
Mercredi, c’était une «visite de travail et d’amitié» de quelques heures, pour un petit bain de foule et un entretien avec le président Bouteflika. La visite d’Etat que le président français effectuera en Algérie l’an prochain sera sans doute plus consistante. Mais dès aujourd’hui, la réunion de la quatrième session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN) va permettre aux observateurs à la fois de mesurer les résultats de cette première visite officielle et d’avoir une idée de l’état des relations entre les deux pays.
La question qui se pose est de savoir si, vraiment, «l’Algérie est un pays avec lequel la France doit compter», comme l’affirme Samia Ghali, la présidente du groupe d’amitié algéro-française au Sénat français (voir interview AP). Elle a précisé que l’Algérie est «un acteur important pour l’économie française». Mais, pour le moment, la politique algérienne de la France n’est pas visible.
Les quelques heures qu’a passées, hier à Alger, Emmanuel Macron, son entretien avec le président Bouteflika et, aujourd’hui, les premiers échanges du Premier ministre français, Edouard Philippe, avec son homologue algérien, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des travaux de la CIHN, donnent suffisamment d’éléments aux responsables français pour qu’ils commencent à dessiner les nouvelles relations entre les deux pays, que le président français veut construire sur un «partenariat stratégique très fort».
K. M.
Comment (4)