Ouyahia s’exprime en arabe à Paris : une réponse aux «écarts» de Macron ?
Par Karim Bouali – C’est en arabe que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pourtant parfait bilingue, a choisi de s’exprimer à Paris, où il se trouve dans le cadre des travaux de la 4e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN).
Le déplacement d’Ouyahia en France intervient au lendemain de la visite que vient d’effectuer le président français, Emmanuel Macron, en Algérie. Une visite, comme il fallait s’y attendre, qui a suscité moult commentaires de part et d’autre de la Méditerranée.
Les déplacements de responsables algériens et français dans l’un et l’autre pays sont toujours sujets à polémique. Sur les réseaux sociaux comme dans les médias, les propos tenus par le successeur de François Hollande, connu pour son franc-parler souvent peu soucieux des protocoles, a provoqué une certaine gêne. Lors de sa conférence de presse, il a tancé les journalistes, tandis qu’il a «malmené» des jeunes durant sa courte villégiature dans les rues d’Alger – blanchies pour la circonstance – qui l’interpellaient sur le passé colonial de la France.
A sa descente d’avion, à l’aéroport Houari-Boumediene, c’est le «lapsus» d’un responsable algérien – inconnu du grand public – souhaitant à l’hôte de l’Algérie la bienvenue «en France» qui a fait le tour de la Toile.
Tous ces couacs ont-ils poussé Ahmed Ouyahia à rectifier le tir en jouant sur la fibre nationaliste à travers le «boycott» de la langue française et l’usage de la langue nationale dans son discours et ses interventions devant la presse et les responsables français ? Il se peut.
Quoi qu’il en soit, la courte mais très médiatisée visite d’Emmanuel Macron dans notre pays ne sera pas passée inaperçue, en dépit de l’actualité internationale chargée. Sa visite d’Etat prévue en 2018 sera-t-elle semblable à sa virée algéroise ou le protocole a-t-il déjà prévu de revoir «certaines choses» pour éviter que l’opinion publique algérienne ressente une certaine nostalgie hégémonique de l’ancienne puissance coloniale, 55 ans après l’indépendance ?
K. B.
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