Indyk : «Le transfert de l’ambassade US à Jérusalem est une supercherie»
De Londres, Boudjemaa Selimia – Martin Indyk, nommé deux fois au poste d’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, revient, dans une tribune publiée par le Financial Times, sur les réelles motivations qui se cachent derrière la décision de Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël. Il existe plusieurs éléments troublants dans l’annonce de Donald Trump de transférer l’ambassade de son pays à El-Qods. «Il s’agit d’une dangereuse manœuvre conçue par un clan qui veut remettre en cause plus de 70 ans de constance dans la politique étrangère américaine, notamment sur le dossier épineux israélo-palestinien», a mis en garde Martin Indyk.
«Quand les Israéliens examineront les détails de la déclaration (sur le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à El-Qods, ndlr), ils devraient se rendre compte que les démarches y afférentes ne peuvent se faire du jour au lendemain et qu’elles ne se feront peut-être jamais», a tranché l’ancien ambassadeur. «Ils (les Israéliens, ndlr) devraient comprendre que tout le tapage fait par Donald Trump est, en fait, une grande supercherie», explique Martin Indyk, en insistant sur le fait que certains volets de la politique étrangère américaine «relèvent d’une vision globale partagée par la grande majorité des Américains et ne sont pas le monopole d’une personne ou d’un groupe». «Car, souligne le diplomate américain, les expériences du passé ont prouvé que toute approche unilatérale adoptée par une équipe au pouvoir s’est avérée désastreuse, à l’image de la stratégie des néoconservateurs lors de l’invasion de l’Irak en 2003».
La déclaration de l’ancien ambassadeur américain en Israël corrobore les propos de proches collaborateurs de Donald Trump qui affirment qu’«il faudrait plusieurs années pour construire une ambassade à Jérusalem» et que cela «devrait contraindre le président [américain] à signer de nombreuses dérogations supplémentaires», si bien que le projet «peut tomber à l’eau à la fin de son mandat actuel».
B. S.
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