Bluff arabe
Par R. Mahmoud – Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes vont se réunir ce samedi au Caire pour discuter de la position à adopter face à l’inqualifiable décision de Donald Trump de reconnaître El-Qods capitale d’Israël. Le secrétaire général de la Ligue arabe, le très démagogue Ahmed Abou El-Gheit, a souhaité, à la veille de cette réunion, que les représentants des pays arabes aboutissent à une position commune «à la hauteur de la décision américaine et des attentes de la nation arabe».
C’est bien sûr de la pure démagogie, une chimère. Il sait qu’en diplomatie, réagir de la sorte équivaudrait à rompre les relations avec les Etats-Unis et commencer, d’abord, par convoquer les ambassadeurs américains en poste dans chacun des pays arabes pour des explications. Une chose qui n’est ni sur les tablettes des régimes arabes actuels, ni d’ailleurs dans leur intérêt, si l’on considère leurs positions dans les jeux géostratégiques où certains d’entre eux, Arabie Saoudite et Egypte en tête, agissent comme des pions de Washington. Mais Abou El-Gheit dit cela parce que cela ne dérange au fond personne. Bien au contraire, ces réprobations officielles participeraient du même rôle qui est celui de contenir la colère populaire, de la canaliser, et même de l’institutionnaliser, en attendant que passe cette bourrasque.
Ils sont obligés de le faire, d’abord pour leur propre survie. Essayer de garder la face pour apparaître au diapason des protestations populaires qui montent un peu partout et faire en sorte, surtout, qu’elles ne se retournent pas contre eux. C’est dire à quel point l’exercice paraît cette fois-ci difficile pour une Ligue largement discréditée par les coups de boutoir successifs qu’elle a portés à la cause palestinienne et à ses plus fervents soutiens.
R. M.
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