L’étrange insistance de Chakib Khelil sur les investissements étrangers
Par Hani Abdi – Depuis quelques semaines, l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil multiplie les conférences et les interventions médiatiques dans lesquelles il prodigue des conseils à l’équipe gouvernementale pour faire sortir le pays de la situation de crise dans laquelle il patauge depuis la chute des prix du pétrole en 2014.
Après avoir défendu bec et ongles le bilan du président Bouteflika, en tentant d’expliquer où étaient passés les 1 000 milliards de dollars dépensés depuis 1999, Chakib Khelil se lance dans des projections futures en mettant en avant sa vision de l’avenir économique du pays. Pour lui, la situation économique est telle que le seul moyen d’éviter l’endettement extérieur à partir de 2020 est l’encouragement des investissements directs étrangers, les fameux IDE, derrière lesquels l’Algérie courait vainement durant les années 2000.
De Médéa où il a animé une conférence économique, l’ex-ministre de l’Energie, qui est connu pour sa vision économique ultra libérale, a, en effet, appelé le gouvernement Ouyahia à faciliter davantage l’investissement direct étranger afin d’attirer un maximum de capitaux durant les prochaines années. Pour ce faire, l’ex-ministre de l’Energie, dont le nom a été longtemps associé aux scandales de corruption de Sonatrach, estime qu’il est impératif que le gouvernement règle, entre autres, le problème d’accès à la propriété pour les investisseurs étrangers. Il considère que les capitaux d’investissement étrangers restent la «seule voie» qui permettra à l’Algérie d’éviter à terme l’endettement extérieur.
En insistant sur les IDE, Chakib Khelil prend la défense des investisseurs étrangers qui demandent la levée de toutes les barrières et contraintes qui peuvent freiner leurs projets à l’avenir. Les investisseurs étrangers, à l’instar des Américains, veulent accéder à la propriété, notamment des terres qui accueilleront leurs projets. Certains de ces investisseurs s’intéressent, entre autres, à l’agriculture dans le Sud algérien qui regorge d’eau, mais pas seulement.
Chakib Khelil se pose-t-il comme le porte-voix de ces investisseurs ? Est-il un messager des investisseurs étrangers, essentiellement américains ? Ou cherche-t-il à plaire aux Américains pour qu’ils l’aident dans ses éventuels projets politiques futurs ?
H. A.
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