Statut d’El-Qods : le roi de Jordanie piégé par son Parlement
Par Sadek Sahraoui – Le Parlement jordanien a décidé de charger la commission juridique de revoir tous les accords conclus avec Israël, dont le traité de paix de 1994, après la décision américaine de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël. La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé comme «une violation du droit international» l’annonce faite mercredi par le président Donald Trump sur la ville trois fois sainte.
Lors d’une réunion dimanche soir, les députés jordaniens ont voté à l’unanimité pour «charger la commission juridique de réviser tous les accords avec l’entité sioniste (ndlr Israël), y compris celui de Wadi Araba», a indiqué l’agence de presse officielle Pétra. C’est dans la région de Wadi Araba, dans l’Ouest jordanien, qu’Israël et la Jordanie ont signé leur traité de paix en 1994.
Selon la Constitution, seul le roi peut toutefois conclure ou annuler des traités de paix ou déclarer la guerre. Mais le Parlement peut exercer la pression et faire des propositions. Et justement la question est de savoir maintenant si le roi Abdallah II va aller dans le sens de son Parlement ou bien il fera tout pour sauver son alliance avec l’Etat hébreu. Il est confronté à un véritable test.
Le royaume jordanien et l’Egypte, en 1979, sont les deux seuls pays arabes à avoir signé un accord de paix avec l’Etat hébreu. L’Egypte, la Jordanie mais aussi l’Arabie Saoudite sont aujourd’hui des alliés de l’Etat hébreu face à l’Iran, aux chiites, au Qatar et aux Frères musulmans.
Pour se protéger, la Jordanie compte pratiquement sur Israël. Tel-Aviv a d’ailleurs livré, en 2015, plusieurs hélicoptères de combat à Amman pour l’aider à défendre ses frontières contre l’Etat islamique et d’autres groupes terroristes. Environ 16 hélicoptères de combat Cobra ont en tout été donnés à l’armée jordanienne.
Le royaume hachémite a joué un rôle actif dans le combat contre l’Etat islamique après la capture par le groupe terroriste d’un pilote jordanien en février 2015. A l’époque, le roi Abdallah II avait promis de s’investir davantage dans le combat contre le terrorisme après que Daech eut brûlé le pilote dans une cage et exhibé une vidéo du meurtre. L’exécution avait alors choqué les Jordaniens.
S. S.
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