Les engagements de la Banque mondiale contre le réchauffement climatique
La Banque mondiale (BM) a fait plusieurs annonces lors du One Planet Summit tenu mardi à Paris qui s’inscrivent dans le cadre de son soutien à la mise en œuvre des objectifs par les pays en développement de l’Accord de Paris de 2015, a indiqué cette institution sur son site web. En tant qu’institution multilatérale de développement, la BM, qui continue de modifier ses activités en tenant compte de l’évolution mondiale rapide, a annoncé qu’elle cesserait de financer les activités en amont du secteur pétrolier et gazier après 2019.
Néanmoins, ce type de financement sera exceptionnellement envisagé dans les pays les plus pauvres lorsqu’il favorise indéniablement l’accès à l’énergie des pauvres et lorsque le projet est conforme aux engagements du pays au titre de l’Accord de Paris, a-t-elle précisé. Concernant le renforcement des ambitions climatiques, «la BM est en bonne voie pour atteindre la cible de 28% de ses prêts consacrés à l’action climatique d’ici à 2020 ainsi que les objectifs de son Plan d’action sur le changement climatique, élaboré dans le sillage de l’Accord de Paris», a-t-elle ajouté.
Parallèlement à la soumission par les pays de contributions déterminées au niveau national actualisées et potentiellement plus ambitieuses, l’institution dressera le bilan de son Plan d’action sur le changement climatique et annoncera de nouveaux engagements et cibles pour l’après 2020 lors de la COP24 prévue en Pologne en 2018. La BM «fait tout son possible pour que la responsabilité climatique soit intégrée à l’ensemble de ses activités», a-t-elle poursuivi.
Outre les mesures déjà en place, il s’agira alors de déclarer, à compter de l’année prochaine, les émissions de gaz à effet de serre des projets d’investissement qu’elle finance dans les principaux secteurs producteurs d’émissions, tels que le secteur énergétique et dont les résultats seront publiés tous les ans à partir de fin 2018. Il s’agit aussi d’appliquer un prix virtuel pour le carbone lors de l’analyse économique de tous les projets de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) et de l’Association internationale de développement (IDA) conçus à compter de juillet 2017 dans les principaux secteurs fortement émetteurs.
De même, la Société financière internationale (SFI, filiale de la BM), qui utilise la tarification du carbone dans les principaux secteurs depuis janvier 2017, étendra cette mesure à tous les secteurs dès janvier 2018.
Mobilisation de fonds en vue de transformer l’atténuation et la résistance aux chocs climatiques
Par ailleurs, en vue d’accélérer la mobilisation de fonds, la SFI investira 325 millions de dollars dans le Fonds obligataire Green Cornerstone pour créer le plus grand fonds obligataire de l’histoire consacré aux marchés émergents. Cette initiative de 2 milliards de dollars vise à développer les marchés financiers locaux et à accroître le financement privé des projets liés au climat sachant que les fonds mobilisés s’élèvent déjà à 1 milliard de dollars.
«Le groupe de la Banque mondiale continuera de soutenir les investissements mentionnés lors du One Planet Summit qui illustrent des possibilités de mobiliser différents types de financement dans des domaines ayant un potentiel transformationnel», a souligné la source. La BM continuera de collaborer avec l’ONU et d’autres partenaires à la mise en œuvre de la plateforme Invest4Climate, qui mobilisera systématiquement plusieurs sources de financement. La SFI s’emploiera à définir une norme mondiale sur les obligations vertes pour favoriser le développement du marché de ces obligations dans le but de mobiliser des financements privés destinés au secteur climatique.
Pour stimuler l’écologisation du secteur financier, la BM collaborera avec le Sustainable Banking Network (SBN) pour apporter un appui technique à l’élaboration et à la mise en œuvre de feuilles de route pour le financement durable dans six pays. Ainsi, le groupe de la Banque mondiale collaborera avec divers partenaires pour accélérer et intensifier l’action climatique. Pour exemple, le Canada et la BM œuvreront ensemble à l’accélération de la transition énergétique des pays en développement et, avec le Congrès syndical international, procéderont à une analyse pour appuyer les efforts visant une juste transition vers un avenir sans charbon.
La BM soutiendra de même un partenariat unique entre les dirigeants et les peuples des Caraïbes, les organisations multilatérales et le secteur privé local et international pour proposer une vision de la première zone du monde intelligente sur le plan climatique. Les domaines d’action prioritaires comprennent les énergies renouvelables, les infrastructures résilientes, les mécanismes de financement novateurs et le renforcement des capacités, a conclu la même source.
R. I.