Choquant !
Par Kamel Moulfi – L’information donnée par le quotidien Ennahar à propos du jugement émis par le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs annulant les délibérations concernant le diplôme de postgraduation obtenu par deux ministres et un magistrat a de quoi choquer.
Les enseignants et chercheurs qui ne cessent de se plaindre de l’état de déliquescence dans lequel se trouve l’institution universitaire ne sont pas surpris d’apprendre que certains «étudiants» bénéficient d’un statut spécial qui leur permet de réussir sans coup férir là où d’autres étudiants échouent en dépit d’efforts méritoires. Ce qui, par contre, a été certainement pour eux un motif d’étonnement, rassurant celui-là, c’est que force soit restée à la loi.
Ce cas montre qu’on est loin de l’exigence d’exemplarité que devraient s’imposer les ministres et les hautes personnalités. Ce n’est un secret pour personne que beaucoup de responsables se placent au-dessus de la loi quand elle les dérange. Ils ne respectent pas les procédures administratives, stationnent leurs véhicules où bon leur semble sans craindre le sabot qui les immobilise, pratiquent les passe-droits… En fait, ils savent qu’ils sont incontrôlables et se sentent donc impunis. Certes, il y a des exceptions où se trouve respecté le principe selon lequel les responsables doivent d’abord penser à l’intérêt général et donner l’exemple en tout.
Mais l’image de déliquescence de l’Etat que donnent certaines institutions, dont l’université, laisse penser que les mauvaises habitudes l’ont remporté sur les bonnes pratiques. Pourquoi ? Il semble bien que toute la dérive a commencé par la tendance chez certains responsables à «couvrir» les fautes de leurs protégés, fautes qu’eux-mêmes provoquent d’ailleurs par des injonctions illégales visant à obtenir des avantages indus. Cette pratique généralisée partout a créé un sentiment d’impunité qui, par réaction en chaîne, produit un impact totalement démotivant, et donc dévastateur, dans le personnel.
Il y a une solution, elle allie la transparence au contrôle indépendant et la sanction, sans ingérence de nulle part.
K. M.
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