Un ministre israélien confirme les liens entre l’Arabie Saoudite et l’Etat sioniste
Par R. Mahmoudi – Dans une longue interview à Elaph, site d’information saoudien dont c’est la deuxième initiative en moins d’un mois, le ministre israélien des Renseignements, Yisrael Katz, a révélé que son département travaille actuellement sur un projet «capital» qui va sceller les relations entre son pays et l’Arabie Saoudite : la réhabilitation de la ligne ferroviaire transfrontalière qui reliait, dans le passé, la péninsule arabique des pays du Cham (la grand Syrie) et la Palestine occupée. «Ce n’est pas du tout un rêve, a déclaré le ministre israélien, c’est même une chose à portée de main, quand il y a la volonté.»
Dans le même sillage, le ministre israélien a aussi révélé que son gouvernement a adopté la construction d’un port sur une île artificielle face à Haïfa, d’où les Palestiniens pourront, selon lui, récupérer les marchandises qui leur seraient destinées, mais sous surveillance étroite des forces de sécurité israéliennes, relativise-t-il. Le ministre précise que ce projet a été confié à une société chinoise et devrait être réceptionné dans deux ans, et que le port sera cogéré par les Turcs et les Egyptiens, alliés traditionnels de Tel-Aviv. «Une paix économique accompagnera le processus de paix», promet-il.
Pour ce responsable israélien, tous ces projets aideront à «stopper l’expansionnisme iranien dans la région» et à renforcer la normalisation des relations entre Israël avec les pays arabes, en affirmant que la conjoncture est favorable pour mettre en œuvre ces liens. Il affuble l’Arabie Saoudite du titre de «leader du monde arabe» et considère qu’Erdogan joue avec Israël «l’ami ennemi», alors que le volume des échanges commerciaux avec la Turquie est «en croissance permanente».
A propos de la décision annoncée par Donald Trump de transférer l’ambassade vers El-Qods, Yisrael Katz tente de minimiser la portée de cette annonce, car, selon lui, rien ne changera sur le terrain, et que le tracé des frontières de la ville sainte sera soumis à des négociations bilatérales, entre Israéliens et Palestiniens. «Trump n’a fait qu’annoncer ce que ses prédécesseurs avaient refusé d’annoncer», a-t-il résumé. Il ne comprend pas cette levée de boucliers aujourd’hui, puisque «Jérusalem capitale des juifs était déjà dans la Déclaration de Balfour !».
R. M.
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