Savoir assumer sa double nationalité
Par Bachir Ouazène – Il est à constater que la communauté algérienne en France a connu des mutations dans sa nature et dans sa structure.
Dans sa nature, elle est passée d’une émigration provisoire à une microsociété établie en France, secrétant ses propres facteurs de croissance. En outre, son statut, lui aussi, subit une modification : d’Algérien, il est devenu citoyen français établi définitivement en France. Le retour en Algérie se limite à des visites familiales ou à des vacances périodiques. Tel est le constat que l’on peut établir sur la réalité des Algériens en France.
Cette réalité doit servir de base et de postulat à toute tentative d’organisation de cet ensemble humain évalué, plus ou moins, à 4 millions de personnes. Les dénominateurs communs à cette communauté sons fort nombreux et doivent, naturellement, servir d’assise socio-humaine à toute forme d’organisation.
Ainsi, ils ont en commun des bases culturelles traduisant ou exprimant leur algérianité et leur islamité. Ils ont aussi en commun la même aspiration : celle de s’affirmer en tant que groupe homogène partageant des valeurs communes avec le reste de la population française. Ils ne sont ni étranges ni étrangers. L’histoire est là pour témoigner qu’ils ont partagé avec le peuple français les mêmes espérances et les mêmes vicissitudes.
A partir de ces constats, elle a le double avantage : celui d’une algérianité assumée et d’une francité somme toute normale. Elle n’est ni une diaspora ni le passager d’un exode égaré en mer. Elle est le résultat d’une longue histoire franco-algérienne. Evaluée à sa juste valeur, elle peut être un atout très important dans les relations bilatérales, voire un dénominateur pour dépasser, sans les oublier, les pesanteurs de l’histoire. D’où un style d’organisation conforme à ces réalités et à ses légitimes aspirations de vivre, respectée et respectable, dans un environnement auquel elle n’est naturellement pas étrangère et auquel elle apporte une importante richesse socioculturelle et socio-humaine.
En fonction de ce qui précède et des aspirations de s’affirmer en tant que citoyens français intégrés à la cité, leur premier devoir est de s’inscrire sur les listes électorales et d’assumer leur double citoyenneté en tant qu’électeurs actifs concernés par la vie de la cité en France et de l’Algérie en tant que pays d’origine.
Cette plate-forme admise, il appartint à tout un chacun d’assumer et d’accomplir sa responsabilité en tant que rouage d’un ensemble homogène et en tant qu’individu au service d’une communauté qui peut jouer un rôle déterminant, si elle sait être solidaire et active, tant au service de la cité que de celui de la communauté.
Dans cet esprit, l’un des premiers devoirs de tout citoyen est de s’inscrire sur la liste électorale et de voter à chaque scrutin, prouvant ainsi son intérêt pour sa ville et, par voie de conséquence, pour son propre intérêt et celui des siens.
Pour mettre en œuvre les principes d’une organisation regroupant, au moins, une majorité d’Algériennes et Algériens, elle doit faire preuve de détermination et d’activité concrète sur le terrain. Une organisation n’est efficace que par l’activité de ses militants. A nous de prouver cela sur le terrain.
B. O.
Président de la Fédération Paca de l’Anaaf
Ancien député
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