Le système des licences d’importation sera supprimé en 2018
Par Hani Abdi – C’est la fin des licences d’importation ! C’est le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, qui l’a annoncé aujourd’hui lors d’une réunion avec les cadres de son secteur. En effet, considérant qu’il a atteint ses limites, ce système, mis en vigueur en 2016, sera supprimé en 2018. Le ministre du Commerce a argué que «le système des licences d’importations a non seulement montré ses limites, mais c’est aussi un système bureaucratique et manquant de transparence».
Poursuivant dans son argumentation, Mohamed Benmeradi a affirmé que ce système, qui commençait à être généralisé à tous les produits, a engendré de sérieux «problèmes d’approvisionnement» en intrants et matières destinées à la production nationale.
Cette suppression va concerner également les véhicules. M. Benmeradi a précisé cependant que les contingentements quantitatifs d’importation pourraient être réinstaurés «en cas de nécessité».
Le ministre du Commerce a assuré que l’Etat va jouer pleinement son rôle de régulateur et que des mesures d’encadrement du commerce extérieur sont prévues en 2018. Des mesures qui prendront différentes formes et viseront à protéger la production nationale. Autrement dit, le gouvernement ne va pas laisser filer la facture d’importation.
M. Benmeradi a indiqué que les importations devraient atteindre à la fin 2017 les 45 milliards de dollars contre 46,7 milliards de dollars à fin 2016. Pour l’année 2018, a-t-il souligné, la facture d’importation devrait baisser à 30 milliards de dollars. Mohamed Benmeradi corrige, dans ce sillage, une idée reçue sur l’ampleur des importations des biens de consommation.
Selon les chiffres publiés par les services des Douanes, 65% des importations sont des équipements et des intrants destinés à différentes branches de la production nationale. Détaillant les 35% restants, M. Benmeradi indique que 17% ont été réservés aux biens de consommation alimentaires (céréales, lait et viandes en particulier) et que les 17% restant ont été notamment réservés à l’importation de véhicules. Le ministre du Commerce explique cet accroissement des importations et, par contrecoup, le recul de la production nationale, à l’ouverture «débridée» de l’économie nationale à travers «un ajustement structurel imposé de l’extérieur et que nous n’avons pas du tout maîtrisé». Mohamed Benmeradi estime qu’avec toutes les mesures prises, le déficit commercial sera ramené de 17 à 10 milliards de dollars à fin 2017.
H. A.
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