Talaie El-Hourriyet dénonce le traitement «minoré» réservé à la langue amazighe
Par Hani Abdi – Le parti d’Ali Benflis, Talaie El-Hourriyet, réagit aux derniers développements politiques que connaît la scène politique nationale, marquée par des manifestations pour tamazight. «Depuis deux semaines, étudiants, lycéens et collégiens de plusieurs universités, lycées et collèges du pays, notamment de Tizi-Ouzou, de Béjaïa, de Bouira et de Batna, organisent des marches et des rassemblements pacifiques largement soutenus par la population pour revendiquer une réelle prise en charge de la langue amazighe, la généralisation de son enseignement et la levée de son caractère facultatif, et une application effective des dispositions constitutionnelles concernant tamazight, introduites dans la Loi fondamentale amendée en 2016», relève avec satisfaction le parti d’Ali Benflis, pour lequel la colère exprimée est plus que légitime.
Talaie El-Hourriyet dit ainsi comprendre totalement cette colère «face au manque de volonté politique du pouvoir en place de prendre toutes les dispositions législatives et réglementaires, notamment la promulgation d’une loi organique portant mise en œuvre de l’article 4 de la Constitution consacrant tamazight langue officielle, de mettre en place les structures et de mobiliser les moyens nécessaires pour rendre effective sur le terrain cette officialisation».
Le parti de l’ancien Premier ministre s’élève dans ce sillage contre «la répression des manifestations pacifiques, notamment à Bouira et à Batna, et la violation continue du droit de manifester pacifiquement et de la liberté d’expression, consacrés par la Constitution». Il s’insurge contre «les arguments fallacieux inacceptables, tels que l’absence de ressources ou la lourdeur des programmes scolaires, avancés pour justifier les résistances et les blocages en matière de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe».
Le parti Talaie El-Hourriyet rappelle avoir toujours considéré le combat identitaire comme une dimension fondamentale du combat démocratique et de la construction d’un Etat de droit. Il réaffirme ainsi que l’amazighité est une composante indéniable de l’identité nationale et il se félicite, à cet égard, de la maturité des étudiants et lycéens qui ne se sont pas laissés dévier de la trajectoire de leur revendication légitime par des activistes et des officines, soucieux d’instrumentaliser cette cause nationale pour attenter à l’unité du pays et du peuple algérien dans toutes ses composantes et ses constantes, ou pour faire diversion de l’impasse politique, de la crise économique et de la situation sociale difficile que traverse notre pays.
Tout en rappelant le traitement «minoré» réservé à la langue amazighe dans la Constitution révisée de 2016, Talaie El-Hourriyet considère qu’«il est de la responsabilité première du pouvoir en place d’établir, dans la transparence totale et en consultation la plus large possible, un programme d’action et une feuille de route pour l’élaboration du cadre législatif et réglementaire, la mise en place du cadre institutionnel, la formation des personnels et la mobilisation des moyens nécessaires pour la promotion de la langue et la culture amazighes afin de rendre effectif le statut de tamazight, langue nationale et officielle, consacré par la Constitution».
H. A.
Comment (26)