Soutien à une jeune militante palestinienne détenue par Israël : libérez Ahed !
Considérée comme la nouvelle icône des Palestiniens, Ahed Tamimi, 17 ans, a été arrêtée dans la nuit du 18 au 19 décembre par l’armée israélienne. Elle a été accusée par Tel-Aviv d’avoir agressé deux soldats israéliens, en marge d’une manifestation quelques jours plus tôt contre l’occupation israélienne à Nabi Saleh, son village, en Cisjordanie. L’adolescente a tenu tête à un soldat armé, un sniper selon certaines sources. Un soldat qu’elle aurait giflé. Ahed Tamimi risquerait aujourd’hui jusqu’à sept ans de prison.
La jeune Ahed fait preuve depuis qu’elle est enfant d’un courage remarquable. Le 28 août 2015, pendant une marche de protestation dans le village, un soldat a empoigné Mohamed, son frère, 12 ans à l’époque, à qui les médecins avaient posé un plâtre au poignet gauche juste deux jours avant. Nariman et Ahed ont réussi à extirper le jeune garçon blessé des griffes du soldat.
La vidéo de son arrestation est devenue virale sur les réseaux sociaux. Des internautes du monde entier se mobilisent pour réclamer sa libération. Ils en ont fait une icône de la résistance contre Israël. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait parler d’elle. En 2012, cette fillette qui crie sur des soldats israéliens, c’est elle. En 2015, ces images d’un soldat israélien qui tente d’arrêter un jeune garçon font le tour du monde, et Ahed Tamimi est encore là. De nombreuses personnes – près de 72 000 – ont signé la pétition pour libérer la jeune fille de 17 ans qui a vu, dès son jeune âge, tous les membres de sa famille tués ou torturés sous ses yeux.
Depuis des années, le village de Ahed Tamimi est le théâtre de nombreuses manifestations de protestations contre la colonie Halamish, construite sur des terres appartenant au village et dont les colons se sont de plus approprié la source locale appartenant aux Palestiniens, qui n’y ont plus accès. La lutte du petit village a eu des échos dans le monde entier.
C’est le 19 décembre à 4h que les forces d’occupation israélienne ont attaqué le domicile de la famille Tamimi. Ils ont volé les caméras et les téléphones, tabassé le fils et arrêté Ahed sans aucune explication. Sa cousine Nour a été arrêtée, quant à elle, dans la matinée du 19. Un peu plus tard dans la matinée, lorsque la mère, Nariman, est allée au poste de police Benjamin pour avoir des nouvelles des filles, l’armée d’occupation l’a arrêtée elle aussi. Bassem Tamimi, le père de Ahed et époux de Nariman, a été détenu toute la journée du 20 décembre lorsqu’il est allé assister à l’audience de sa femme et de sa fille.
Pendant ce temps, des soldats israéliens ont continué à tirer des grenades lacrymogènes et des balles caoutchouc-acier sur les manifestants, au checkpoint à l’entrée du village. Nabi Saleh est ce petit village dont les 530 habitants protestent depuis 2009 contre l’occupation et les colonies construites sur leurs terres. Deux manifestants ont été tués pendant ces manifestations. L’un d’entre eux est Rushdi, le frère de Nariman, qui a été tué par balle le 17 novembre 2012. L’autre est Mustafa Tamimi, cousin de Nariman, tué à bout portant par une balle dans le visage le 10 décembre 2011. Le 21 novembre 2014, Nariman Tamimi a été blessée au fémur, sous les yeux de ses enfants, par un tir à balle réelle et a été détenue de nombreuses fois, comme son époux Bassem, par les forces d’occupation.
S. S.
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