Les Al-Saoud applaudissent les mesures prises contre les supporters algériens
Par R. Mahmoudi – Les Al-Saoud se sont réjouis, par la voix de leur ambassadeur à Alger, Sami Al-Salih, de la réaction officielle de l’Algérie officielle par rapport à l’«incident» du stade d’Aïn M’lila. Excuses qu’il avait eu, lui-même, la primeur d’annoncer sur son compte Twitter, avant d’être confirmées, à demi-mots, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, vingt-quatre heures plus tard.
Continuant à suivre l’évolution de l’«affaire», le diplomate saoudien s’attelle désormais à répercuter, toujours sur sa page Twitter (arme que nos responsables rechignent à utiliser), le moindre détail rassurant, le moindre geste de «bonne volonté» ou de sympathie avec son pays et ses symboles, après cette mini-crise qui a failli prendre une autre tournure. L’ambassadeur a choisi de «partager» une infographie publiée sur la page dédiée à la chaîne de télévision algérienne Ennahar TV, mettant en vedette l’ancien roi saoudien Abdulaziz Al-Saoud (1876-1953), avec un grand portrait auréolé d’une citation en arabe qui lui est attribuée : «L’Algérie n’a nul besoin d’hommes ; elle en a des plus vaillants.»
L’ambassadeur n’y a rajouté aucun commentaire. Pour lui, cette reconnaissance venant d’un média privé algérien à vocation populaire parle d’elle-même. Elle conforte la position officielle du gouvernement (Tayeb Louh, lui, a mis en exergue le soutien des Al-Saoud pour la Révolution de 1954) et rassure quant à la volonté des médias algériens à «soigner» l’image du royaume d’Arabie Saoudite qui, en réalité, n’a jamais été aussi noircie que depuis cette levée de boucliers des Saoudiens contre l’Algérie pour une histoire de banderole caricaturant leur roi déployée par des supporters d’une équipe de football. Un acte qui n’a rien de si attentatoire ni de si dramatique pour justifier la convocation de l’ambassadeur d’Algérie à Riyad par le ministre de l’Intérieur saoudien, suivie de la venue du président du Conseil de la choura (Sénat), dépêché à Alger spécialement pour cette affaire.
L’ambassadeur Sami Al-Salih peut donc se bercer d’illusions et continuer à renvoyer l’image magnifiée, mais irréelle, d’une Algérie aseptisée ou soumise.
R. M.
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