Ahmed Ouyahia :«Les grandes entreprises resteront sous le giron de l’Etat»
Par Hani Abdi – La décision prise par le Premier ministre d’ouvrir le capital des petite et moyenne entreprises publiques suscite des inquiétudes dans le monde du travail, notamment au sein des grands groupes souvent à l’effectif pléthorique. Cette décision traduit ainsi le contenu de la Charte de partenariat sociétaire signée samedi par le gouvernement, l’UGTA et les organisations patronales.
Du partenariat public-privé sont exclues les opérations ne nécessitant pas une entrée dans le capital social, telles que les partenariats purement commerciaux ou de prestations de service (distribution, sous-traitance industrielle…). Il est également exclu la création de groupements momentanés, sans capital social, en vue de participer conjointement à un projet et les partenariats soumis à une législation spéciale. Cette Charte ne s’applique pas non plus aux contrats de partenariat public-privé, dits «PPP», ayant pour objet le service public, telles les délégations de service public, lorsque l’entreprise publique exerce une mission de service public en vertu soit d’un texte législatif ou réglementaire, soit d’un contrat.
Même les opérations de fusion, fusion-absorption et scission entre entreprises publiques ne sont pas permises. L’ouverture du capital ne concerne pas, bien évidemment, les grandes entreprises publiques, à l’instar de Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie, SNTF. Ces entreprises demeureront sous le giron de l’Etat. Il faut souligner qu’à l’exception des opérations d’ouverture du capital, le processus de partenariat en Algérie n’est pas intégralement encadré par un dispositif juridique spécifique. Néanmoins, les pouvoirs publics ont mis en place des dispositions, matérialisées par des résolutions du CPE, pour permettre aux opérateurs de conduire dans un cadre organisé les projets de partenariat.
Il faut préciser également que des quotes-parts sont fixées. Par exemple, lorsque le partenariat est conclu avec un ou plusieurs tiers nationaux résidents, la quote-part de l’entreprise ou de sa filiale concernée ne peut être inférieure à 34% du capital social. Et lorsque le partenariat inclut un ou des tiers résidents et un ou des tiers non résidents, la quote-part de ces derniers ne peut excéder 49% du capital. Le gouvernement veut par cette nouvelle politique, redynamiser le secteur économique public et le faire sortir de sa léthargie actuelle.
H. A.
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