Air Algérie : la situation se corse entre le Syndicat des pilotes et la direction
Par Hani Abdi – La compagnie aérienne publique Air Algérie entre dans une nouvelle zone de turbulences. Le Syndicat des pilotes de lignes (SPL), affilié à l’UGTA, monte au créneau pour dénoncer une «décision unilatérale» de la direction de la compagnie de suspendre l’accord salarial. Ce syndicat assure qu’il ne se laissera pas faire et qu’il n’acceptera pas cette décision qu’il juge arbitraire.
Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le SPL regrette qu’«en ces temps de fin d’année, alors que tout le monde aspire au développement et à la prospérité de notre chère compagnie, nous assistons, au contraire, à un climat hostile et délétère, caractérisé par des menaces et du chantage». Le Syndicat affirme ainsi que la direction tente de lui faire du chantage afin qu’il cède sur les acquis sociaux des pilotes de ligne durement et longuement négociés. «Beaucoup d’encre a coulé ces derniers temps pour affirmer ou infirmer que la compagnie était en faillite. Et le premier responsable de la compagnie n’a trouvé de solution de gestion que de se tourner vers la poche des travailleurs», dénonce le SPL qui se dit «convaincu» que des «solutions managériales» existent.
Pour le Syndicat, ce sont ces «solutions managériales optimales» qui «doivent être apportées pour amener la compagnie vers des perspectives meilleures». Le SPL dénonce ainsi «un manque de clairvoyance» et de «visibilité». Un manque qui est accentué, selon ce même Syndicat, par l’absence totale de dialogue. Cette absence de dialogue a créé un climat délétère et démotivé de manière globale le personnel d’Air Algérie. «Ce climat de tension devient maintenant perceptible chez les passagers d’Air Algérie», relève le SPL qui «s’oppose catégoriquement à toute atteinte aux acquis légitimes de la corporation».
Les pilotes de ligne ont, à maintes reprises, fait des démonstrations de force en observant des grèves surprises de quelques heures. Ce nouveau bras de fer entre le Syndicat des pilotes et la direction d’Air Algérie risque d’enfoncer encore davantage la compagnie aérienne qui peine à prendre de l’altitude en raison de ses divers problèmes de gestion et de la rude concurrence à l’international.
H. A.
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