Les Russes écrasent Daech et invitent les Américains à quitter la Syrie
Par R. Mahmoudi – La Syrie a accepté l’initiative de paix proposée par la Russie, laquelle consiste en la création d’une Conférence de dialogue national dans le cadre duquel sera discutée l’élaboration d’une nouvelle Constitution et la tenue d’élections générales. Des sources russes confient à Algeripatriotique que la réaction de Washington par rapport à cette initiative sera le baromètre qui indiquera si les Etats-Unis veulent vraiment œuvrer à mettre fin à la guerre en Syrie. Car, pour notre source, la présence des forces américaines dans ce pays n’est plus justifiée après l’anéantissement de Daech sur son territoire, au prix d’immenses sacrifices.
Pour l’heure, les Américains disent vouloir rester encore un temps en Syrie pour «accompagner» les Forces démocratiques syriennes (milice kurde), au nord du pays, après la libération de Rekka, ancienne capitale de Daech en Syrie, en octobre dernier. Or, la victoire sur Daech sur le terrain est confirmée. Il n’y a plus eu d’attaques contre les forces armées syriennes, ni contre aucune autre force loyale. Des observateurs de la scène syrienne rappellent qu’avant l’arrivée des Américains en Syrie les Kurdes de Syrie s’étaient organisés contre l’invasion de Daech pour défendre la patrie et n’ont été, à aucun moment, en conflit avec l’armée régulière. Craignant un scénario à l’irakienne, où Américains et Israéliens ont joué de tout leur poids, le gouvernement de Damas se dit d’ailleurs ouvert à toute négociation à propos de l’avenir de cette région, et se dit prêt à discuter d’une forme d’autonomie du Kurdistan syrien.
Notre source ajoute que pour ce qui concerne les pays arabes, «la meilleure réponse à opposer aux Etats-Unis suite à la décision de Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël, c’est de soutenir le processus de paix en Syrie et d’aider à restaurer une paix véritable dans ce pays». Une tâche qui paraît aujourd’hui difficile car, si certains pays ont déjà affiché leur disponibilité à aider ce processus, et l’ont exprimé à maintes reprises, les principaux bailleurs de fonds des groupes armés ayant concouru à la destruction de la Syrie vont empêcher toute résolution au niveau de la Ligue arabe, qui reste l’unique cadre politique commun pour les Etats arabes.
L’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis sont trop impliqués dans cette guerre contre la Syrie pour s’engager aujourd’hui dans un processus de paix. Il reste que les divisions actuelles qui déchirent ce triumvirat peuvent permettre l’émergence d’un nouveau rapport de force favorable à la paix. Leur retrait de la crise syrienne est déjà un premier signe.
R. M.
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