Un haut responsable russe : «La Libye est le nouveau sanctuaire de Daech»
Par Sadek Sahraoui – Le chef d’état-major des forces armées russes, le général Valery Gerasimov, prévient qu’un grand nombre d’éléments de l’organisation terroriste autoproclamée Daech opérant en Syrie et en Irak se sont redéployés dans certains pays comme la Libye. Dans une déclaration mercredi à Komsomolskaïa Pravda, le général Valery Gerasimov, qui est également vice-ministre de la Défense, a soutenu que le terrorisme en Libye ne sera pas éradiqué tant que le pays ne sera pas sorti de sa crise politique.
En clair, la Libye est en train de devenir progressivement le nouveau sanctuaire de Daech. Selon une information non vérifiée circulant actuellement sur la Toile, les membres de Daesh ont pu gagner la Libye par le biais d’un réseau international dans lequel seraient impliqués, entre autres, le Qatar, la Turquie et le Soudan.
Le général Valery Gerasimov a accusé, par ailleurs, Washington d’entraîner Daech sur ses bases militaires en Syrie, en Jordanie et en Irak. Ce sont les accusations les plus graves et les plus précises portées contre les Etats-Unis et la coalition internationale depuis l’intervention russe dans le conflit syrien en 2015. «Selon le renseignement spatial et d’autres types de sources, il existe des unités militantes (à l’intérieur d’une base américaine d’Al-Tanf, proche de la frontière avec la Jordanie). En fait, ils s’entraînent là-bas», a-t-il affirmé dans un entretien paru dans le tabloïd Komsomolskaïa Pravda.
«Ces combattants sont de facto membres de Daech. Mais, après leur entraînement, ils changent de couleur et sont rebaptisés ‘‘nouvelle armée syrienne’’ ou autre», a-t-il déclaré. Il chiffre à 750 le nombre de combattants dissimulés sur la base de Shaddadi (dans une zone contrôlée par les Kurdes) et 350 sur la base d’Al-Tanf.
Les accusations de collusion entre les Etats-Unis et Daech ne sont pas nouvelles. Le 17 août, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait accusé «les pays occidentaux et des puissances régionales de fournir des substances toxiques interdites aux militants, terroristes et extrémistes en Syrie». Cette escalade verbale survient sur fond d’impasse dans les négociations pour une issue politique au conflit syrien.
S. S.
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