Le plus important ?

Mehenni appelle les jeunes Kabyles à prendre les armes
Ferhat Mehenni. D. R.

Par Kamel Moulfi – La loi de finances de 2018, signée ce mercredi par le président Bouteflika et qui entrera en vigueur dans deux jours, est appelée à être le principal levier salutaire du dispositif mis en place pour faire face aux difficultés financières qui n’ont cessé de grandir depuis que les prix du pétrole ont amorcé leur chute brutale au deuxième semestre 2014, après avoir semé les illusions qui ont alimenté, on s’en souvient, tous les discours officiels.

L’économie algérienne reste dépendante à 95% des recettes des hydrocarbures, et pour inverser cette tendance, le gouvernement n’a, visiblement, pas encore la solution miracle, si celle-ci existe. Il a pris un certain nombre de mesures, les unes spectaculaires, comme celles prévues dans l’accord signé lors de la tripartite du 23 décembre 2017, et d’autres, que le pouvoir voudrait plus discrètes et qui sont dans la loi de finances, sous forme de dispositions fiscales appelées à augmenter les prix de certains produits et services.

Les députés n’ont pas eu beaucoup de difficulté à expurger le projet qui avait été présenté par le gouvernement de son article qui a fâché les milieux nantis, à savoir l’impôt sur la fortune, qui aurait pu contribuer d’une façon non négligeable à alimenter le budget de l’Etat. Ce fait a été très largement médiatisé, mais personne n’est sorti dans la rue pour protester. Indifférence de la population ?

En revanche, certains ont voulu mettre le feu en Kabylie parce qu’un amendement sur la langue amazighe a été rejeté par l’APN. Pourtant, curieusement, ce rejet était passé presque inaperçu dans l’opinion publique. A noter, cependant, que ce thème, habituellement explosif, n’a pas été mobilisateur. Indifférence là également ?

Autre indice de l’apathie dans l’opinion publique : personne n’a applaudi aux  efforts de l’Etat pour maintenir sa politique sociale. L’enveloppe qui est allouée aux transferts sociaux pour 2018 est en hausse, malgré la rareté des ressources budgétaires de l’Etat. Comme si c’était normal. C’est peut-être le plus important.

K. M.

Comment (5)

    Prince-of-Persia
    29 décembre 2017 - 18 h 10 min

    C’est bien de donner de l’importance pour la promotion de la langue Tamazight, la focalisation de la culture Amazigh sous les feux des projecteurs des médias et donc notamment sur la fête de Yannayer an 2968 jour qui sera payé et chômé, pas mal, mais est-ce suffisant pour palier au problème
    récurrent du chômage et des départs fulgurant des harragas vers les contrées industrielles prospères et avancées de l’occident.La solution c’est toujours les hydrocarbures pour l’avenir de tous les Algériens ou bien les autorités ont déjà une idée pour l’après pétrole ? Merci de votre attention.

    karimdz
    29 décembre 2017 - 15 h 58 min

    Si les gens sont indifférents, deux possibilités, soit qu ils en ont plus que ras le bol, soit qu ils sont satisfaits.

    On peut effectivement louer l Etat algérien qui fait tout sur le plan social, en dépit de la crise, c est pas donné à tous les pays. Sur le plan politique, les partis critiquent mais ne sont pas force de proposition, au point que tout apparait uniforme aux yeux des citoyens, que l’hadra !

    Sur le dossier Tamazigh, le président Bouteflika a annoncé trois mesures, jour férié pour yannayer, personne ne vas s en plaindre, création d une académie, c était déjà en projet, mais pourquoi une loi organique pour tamazigh, alors qu il est consacré dans la constitution. Je peux comprendre qu il y ait eu volonté de couper l herbe des agitateurs autres ennemis de l extérieur mais quand meme.

    Il reste encore du travail, mais je pense que l Etat algérien a pris un sérieux virage à 180 degrés sur le plan économique, et c est ce qui me semble important, mieux vaut tard que jamais.

    bougamouss
    29 décembre 2017 - 13 h 39 min

    Je ne suis pas d’accord avec ces gens qui mettent dans le même sac nos politiciens, qui essaient de
    travailler même s’ils ne sont pas parfaits, loin de là.Et ce séparatiste raciste de Mhenni, qui est en plus
    à la solde de ses maîtres Israel et Momo6!!!

    Kahina
    29 décembre 2017 - 12 h 56 min

    En Bref:
    Le peuple est devenu indifférent. Il ne se sent pas concerné par quoi que ce soit.
    Le peuple fatigué par les agitations des corrompus a décidé de mener une vie parallèle à celle de ses dirigeants.
    Le dégout total.

    MELLO
    29 décembre 2017 - 12 h 41 min

    La profondeur du malaise en Algérie , est ailleurs, car ce Ferhat MHENNI n’est qu’un petit pion de cette race de vautours qui ne cessent de dépecer l’Algérie. L’affaire Benyoucef Mellouk a révélé que plusieurs hauts cadres de l’État ont essayé de le “soudoyer” dans le but de récupérer certains documents les compromettant, eux-mêmes, ou des membres de leur famille.
    – “Je refuse le silence et je vais poursuivre mon combat contre ceux qui ont ruiné le pays”, a-t-il dit, assurant que son combat “doit être partagé, notamment par la presse”, à laquelle il a rendu, par ailleurs, hommage pour son soutien. Il a révélé qu’il a appris sa relaxe par voie de presse. Idem pour son avocat Me Aït Larbi. Si Mellouk voit en cette relaxe “une manipulation”, il jure que seule la mort l’arrêtera dans sa quête de justice. Il a rappelé que le nombre de “harkis” qui ont intégré le corps de la justice est de 520 magistrats. “Les faux moudjahidine qui ont pris le pouvoir sont la source de tous les crimes, humains et économique qu’a subis le pays”, a-t-il accusé. Pire, il a cité certains dont la seule activité durant la guerre est leur ralliement à la France coloniale. “Il est aussi difficile d’espérer une mise sur pied d’un État de droit en l’absence d’une justice libre”, regrette Mellouk, et que “ce sont ces gens qui jugent les Algériens, alors qu’ils sont passibles de crime contre le pays, contre les martyrs”, n’a-t-il cessé de répéter. Pour Mellouk, l’assassinat à Annaba, le 29 juin 1992, de Boudiaf serait en relation avec l’affaire des magistrats faussaires que le défunt président du HCE voulait prendre en main. Grave révélation qui contredit la version officielle qui a abouti à un acte isolé commis par Boumaârafi.

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