Théâtre : productions diversifiées et priorité au texte algérien
Le retour au texte algérien, la multiplication des manifestations et la perpétuelle quête du public a constitué l’essentiel de l’actualité, assez dense, du quatrième art algérien qui clôt 2017 avec une cinquantaine de nouvelles productions.
Présentée lors du 12e Festival national du théâtre professionnel (FNTP), tenu en cette fin d’année à Alger, la production des théâtres régionaux, pour une large part, s’est appuyée sur des textes de dramaturges algériens, aux côtés de quelques expériences d’adaptation et de traduction. Cette volonté de renouer avec le texte algérien s’est traduite par la présence de onze textes de dramaturges et romanciers algériens sur les seize inscrits à la compétition du 12e FNTP et révèle une option prise par les hommes de théâtre pour établir des passerelles entre le roman et le théâtre algériens, une exigence longtemps négligée. Entre théâtre dramatique et théâtre comique, les pièces produites en 2017, inscrites dans le registre du psychodrame et de la satire politique avec un regard critique sur la société, renseignent également sur un changement dans le discours -qui s’efforce à trouver une langue intermédiaire- et une rupture avec les classiques algériens des années 1980 marqués par l’engagement politique et le souci de repousser toujours plus les limites de l’expression.
L’évènement phare dans le 4e art pour 2017 a été sans conteste le 9e Festival du théâtre arabe dédié à Azzedine Medjoubi (comédien et metteur en scène assassiné en 1995 par les terroristes) organisé à Oran. La ville voisine, Mostaganem a abrité, parallèlement, une compétition dédiée au théâtre universitaire. Capitale du théâtre en 2017, Mostaganem a récidivé en accueillant, coup sur coup, les semaines théâtrales, le 50e Festival national du théâtre amateur et plusieurs autres manifestations, journées d’étude et rencontres sur différents thèmes liés au quatrième art.
Outre les rencontres de Sétif, Constantine, Batna, Sidi Bel Abbès et Annaba, des manifestations locales et nationales ont été suivies par un public relativement nombreux, à l’instar des Journées du théâtre Azzedine-Medjoubi à Skikda, du Festival maghrébin du théâtre à El-Oued, des Journées nationales du théâtre et des arts dramatiques de Tissemsilt ou encore les Journées du monologue et de l’humour de Jijel et Médéa.
Bien qu’affectées par des restrictions budgétaires, certaines productions, essentiellement portées par la créativité de leurs concepteurs et le talent des comédiens, ont tout de même réussi à se frayer un chemin et à se faire distinguer hors frontières. C’est le cas de la pièce Carte postale, mise en scène par Kada Chalabi et produite par le Théâtre régional de Mascara, primée au 24e Festival du théâtre en Jordanie, alors que le metteur en scène Okbaoui Cheikh était honoré en Roumanie après quelques représentations en Espagne du spectacle La dernière pièce.
De son côté, l’association culturelle Slilwan de Tizi Ouzou a participé au Festival international du théâtre de Jemna (Tunisie), au moment où la pièce Bahidja mise en scène par Ziani Cherif Ayad était en lice aux 19es Journées théâtrales de Carthage.
R. C.