Yennayer : les Marocains exhortent le roi à prendre exemple sur l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Les militants de la cause amazighe au Maroc s’inspirent des Algériens et se préparent à réclamer la consécration du Nouvel An amazigh, Yennayer, jour férié. C’est pourquoi toutes les associations activant pour la promotion de la culture amazighe dans ce pays vont se mobiliser le 12 janvier prochain. Parallèlement à des activités culturelles et commémoratives, un mouvement très actif a lancé une pétition pour recueillir un million de signatures afin d’amener les autorités politiques à reconnaître Yennayer jour férié.
Mais vu les atermoiements du gouvernement sur cette question, il est fort à parier que leur revendication sera accueillie avec indifférence. Il y a quelques jours, des députés avaient interpellé le ministre de la Fonction publique au sujet de la consécration du jour de l’An amazigh comme fête nationale, ce dernier a eu une réaction curieusement similaire à celles des responsables algériens, en réponse aux manifestations de contestation en Kabylie qui protestaient contre le rejet d’un amendement proposé par une députée de l’opposition pour la prise en charge financière de la promotion de tamazight. Dans sa réponse, le ministre marocain a jugé que la Constitution de son pays prenait en charge «suffisamment» cette question et qu’il y avait une institution appelée Conseil national des langues et culture marocaines et un projet de loi organique en cours pour l’intégration de tamazight dans l’enseignement et la vie publique. Ce responsable trouve que ces deux institutions officielles et qui sont encore au stade de promesse sont habilitées à discuter de cette question liée au «calendrier traditionnel».
Cette réponse du ministre marocain a suscité une vague d’indignation chez les défenseurs de la langue et la culture amazighes qui voient là un signe d’absence de volonté de la part du pouvoir pour rendre effective la constitutionnalisation de tamazight, annoncée en 2011. Plus occupé à faire face à une montée alarmante des contestations sociales à travers plusieurs régions du royaume, le Makhzen craint que les grandes avancées annoncées en Algérie en matière de tamazight deviennent un facteur de radicalisation du mouvement.
R. M.
Comment (32)