Ahmed Kadhaf Eddam : «Les Occidentaux n’en ont pas fini avec la Libye»
Par Sadek Sahraoui – Ahmed Kadhaf Eddam, le cousin et proche conseiller de feu Mouammar Kadhafi, a annoncé dans une interview accordée lundi à une agence de presse allemande et reprise par la presse tunisienne, que la Libye demeure la cible d’un complot occidental. En quoi consiste ce complot ? Il s’est dit persuadé que «les forces occidentales, après avoir entraîné les terroristes de tous bords en Libye, pour les envoyer en Syrie et en Irak, sont actuellement, après la déroute de Daech, en train de les ramener par centaines chaque jour en Libye, pour les baser au niveau de la zone frontalière avec la Tunisie».
Selon lui, le but de l’opération consiste à «créer un nouveau foyer de violence et des actions terroristes à partir de cette zone qui vont justifier une intervention militaire occidentale, sous le prétexte de terminer la guerre contre le terrorisme». Pour le cousin de Mouammar Kadhafi, les Libyens souffrent, car les puissances occidentales continuent sciemment d’alimenter le conflit. Ahmed Kadhaf Eddam a soutenu que «l’objectif ultime de tout cela est de placer une base américaine dans la région du Sud-Ouest libyen pour contrôler les pays subsahariens, en plus de la base qu’ils vont pouvoir installer au niveau du littoral libyen, en vue de combattre les vagues d’émigration clandestine vers les côtes européennes».
A rappeler que les Libyens espèrent tenir cette année des élections législatives et présidentielle pour sortir de la crise. Tripoli et Tobrouk y sont favorables. Du moins pour le moment. Le maréchal Khalifa Haftar a indiqué qu’il appuyait la tenue d’élections, comme le souhaite la communauté internationale, tout en menaçant implicitement quand même de prendre le pouvoir si ce processus politique n’aboutit pas.
Dans une déclaration la semaine dernière à la télévision Libya al-Hadath, Haftar a rejeté «les allégations tendancieuses» selon lesquelles il est opposé à une solution politique en Libye et planifierait un coup d’Etat pour instaurer une dictature militaire. Au contraire, «c’est nous qui avons poussé le monde à accepter à contrecœur le processus électoral comme une solution fondamentale et de principe» à la crise en Libye, a-t-il dit. Il a appelé à la tenue d’élections présidentielle et législatives «sans atermoiements, fraudes ou falsifications», accusant ses rivaux, au pouvoir dans l’ouest du pays, de retarder le processus électoral.
S. S.
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