Partenariat sociétaire : la préservation de l’emploi est la priorité de l’Etat
Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a affirmé que la préservation de l’emploi demeure une priorité pour l’Etat, même en cas de prise de participation d’entreprises privées dans des entreprises publiques dans des secteurs non stratégiques, dans le cadre du partenariat sociétaire entre les secteurs public et privé.
«Le partenariat public-privé, prévu par la Charte du partenariat sociétaire, n’est pas une privatisation, mais une prise de participation d’entreprises privées dans des entreprises publiques dans des secteurs non stratégiques et dans les limites qui sont connues. Dans ce cas, le maintien de l’emploi demeure une priorité pour l’Etat. Le privé ne peut agir en dehors des règles fixées par la loi», a indiqué le ministre sur les ondes de la Radio nationale, rapporte l’agence de presse nationale APS. Précisant que la prise de participation du privé ne peut excéder 34% du capital des entreprises publiques dans certains secteurs, M. Raouya a toutefois précisé que l’Etat n’est pas prêt à céder le moindre pourcentage du capital des entreprises publiques relevant des secteurs stratégiques (énergie, hydrocarbures, transports). Par contre, a-t-il poursuivi, le secteur privé pourrait intervenir dans les domaines de l’infrastructure (réalisation de stades…).
Evoquant la question de la révision de la politique des subventions, le ministre des Finances a estimé que les dépenses des transferts sociaux (1 760 milliards de dinars en 2018) sont lourdes. A ce propos, il a avancé que l’Etat continuera, en 2018, à travailler pour revoir cette politique afin de «mieux cibler» ces subventions.
Concernant le commerce extérieur et les mesures prises pour la suspension de l’importation de certains produits, M. Raouya a souligné que ce dispositif est conjoncturel, et ce, «pour mettre fin à l’importation anarchique, retrouver l’équilibre de la balance commerciale et rendre notre économie plus solide d’ici deux à trois années».
A propos des éventuelles conséquences inflationnistes de l’application du financement non conventionnel, le ministre a assuré que l’Etat a accompagné cette mesure par des mécanismes de contrôle rendant possible la maîtrise des sommes injectées dans l’économie nationale ainsi que de l’inflation, dont le taux prévu pour 2018 est de 5,5%. Le ministre a, par ailleurs, écarté l’éventualité d’un changement de la monnaie nationale pour drainer les capitaux circulant dans le secteur informel, expliquant que cela «ne peut être possible si la masse de cet argent n’est pas suffisamment connue». Mais selon le premier argentier du pays, l’Etat «mène la politique du bâton et de la carotte pour inciter les détenteurs de cet argent informel à intégrer le secteur formel».
Interrogé sur la hausse des cours du pétrole sur le marché mondial et son impact sur l’économie nationale, le ministre a considéré que si cela permettrait de réduire les déficits budgétaire et commercial, l’Etat doit, cependant, «toujours agir avec prudence face à l’instabilité des marchés et ne pas écarter un autre recul des prix».
S’agissant de l’impôt sur la fortune, qui était prévu dans le projet de loi de finances 2018 mais supprimé par l’APN en raison, selon sa commission des finances, des «difficultés techniques» de son application, M. Raouya a fait valoir que «le Parlement est souverain dans sa décision», ajoutant que cette mesure pourrait être introduite dans les prochaines lois de finances quand sa mise en application effective sera possible.
R. E.
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