Mediapart ravive le «qui tue qui» : à quoi joue «l’ami» de l’Algérie Edwy Plenel ?
Par Houari Achouri – Médiapart offre son espace à François Gèse, qui lui-même reproduit la conclusion d’un «article très détaillé et documenté» (qu’il recommande de «lire intégralement») initialement publié le 4 janvier 2016, «Décembre 1997-janvier 1998 : les terrifiants massacres de Relizane». Il dit le faire d’abord en hommage aux victimes aujourd’hui tragiquement oubliées de cette terreur. En fait, Mediapart se prête à une opération qui tente de redonner du crédit à la thèse du «qui tue qui» visant à disculper les terroristes des crimes qu’ils ont commis en Algérie. Dans quel but ?
Les crimes terroristes dont Mediapart se saisit remontent à 20 ans. Dans la soirée du mercredi 31 décembre 1997 et ensuite en fin de journée du 4 janvier 1998, plusieurs hameaux près de Ramka et Had Chekala (dans la wilaya de Relizane) avaient été attaqués par des groupes de terroristes. 1 200 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont ainsi été assassinées à coups de hache et de couteau.
D’autres massacres suivront durant cette année 1998. La thèse du «qui tue qui», lancée à l’époque par des cercles médiatiques parisiens, s’est appuyée sur des interrogations pas du tout innocentes concernant la «faisabilité» des massacres commis par les terroristes pour tenter d’accréditer l’idée qu’ils ne sont pas les auteurs de ces crimes que le GIA n’a cessé pourtant de revendiquer haut et fort, et souvent à partir de capitales occidentales.
L’article publié par Mediapart fait état des visites de personnalités médiatiques françaises, de ministres et de parlementaires étrangers, du panel de personnalités internationales (dont Simone Weil). Mediapart rappelle que ce panel mandaté par le Secrétaire général de l’ONU a publié son rapport le 10 septembre 1998, dans lequel, à propos des massacres, il accuse les groupes terroristes. La thèse du «qui tue qui» née à l’étranger a été ainsi détruite, il y a vingt ans, par des personnalités étrangères dont ni la crédibilité ni l’objectivité ne pouvaient être mises en doute. Ces personnalités sont venues s’informer directement sur le terrain en Algérie et avaient toutes les capacités et les aptitudes à distinguer le vrai du faux.
A ce propos, l’exemple de l’affaire des sept moines de Tibhirine est édifiant. Il est maintenant clairement établi que c’est le GIA qui les avait enlevés et assassinés, contrairement aux allégations des «qui-tue-quistes» parisiens qui n’ont eu besoin d’aucune preuve ni témoignage crédible, mais ont cru se suffire des ouï-dire ramassés çà et là pour donner un blanc-seing aux terroristes.
Dans cette affaire de Tibhirine, où la responsabilité du GIA a été revendiquée dans des communiqués rendus publics, les tenants du «qui tue qui» ont persisté dans leur campagne mensongère continuellement alimentée par des versions qu’ils changeaient à chaque fois qu’ils constataient que ce qu’ils avançaient ne tenait pas la route et s’effritait. La vérité a fini par s’imposer, et sur l’affaire des sept moines de Tibhirine, personne parmi les «qui-tue-quistes» parisiens n’ose nier que les auteurs du crime sont les terroristes du GIA.
H. A.
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