La résolution 2018
Par Kamel Moulfi – Une année nouvelle commence traditionnellement avec de «bonnes résolutions». Celle du gouvernement et de son Premier ministre, pour 2018, fait partie du «reliquat» traîné depuis 2015, quand la chute des prix du pétrole, amorcée un semestre avant, a montré les premiers signes de son impact sur les ressources financières du pays et, de façon plus générale, sur toute l’économie.
Depuis, le discours officiel sur l’action gouvernementale comporte invariablement son chapitre à propos de l’incontournable réduction des dépenses publiques mais… sans toucher ni à la bonne marche des activités économiques et encore moins à la politique sociale. Ce qu’il y a «en plus», pour 2018, c’est certainement le fait qu’une telle résolution soit accompagnée de la ferme volonté de l’appliquer. Car, il faut le reconnaître, entre les paroles et les actes, il y a toujours eu un hiatus diversement expliqué et que certains observateurs largement relayés dans l’opinion publique ont imputé justement au «manque de volonté politique».
En clair, le gouvernement décide, en paroles et dans ses documents, de mettre en œuvre des mesures qui vont dans le sens du plan d’action présenté devant l’Assemblée populaire nationale, mais dans la réalité rien de perceptible, voire rien de concret. Certes, il y a des exceptions, elles sont rares ou insuffisamment médiatisées.
En 2018, y aura-t-il une plus grande efficacité dans l’action gouvernementale ? Sur la question de la réduction des dépenses publiques, difficile de faire autrement. Les finances sont au plus bas, ne cesse-t-on de répéter, en rupture totale avec l’ancien discours rassurant sur l’aisance financière et quasiment l’appel à dépenser sans compter. Pour autant, l’heure n’est pas à l’austérité mais à la rationalisation, entend-on dire. Cela signifie définir les projets prioritaires qu’il faut maintenir et geler les autres, selon une grille de critères qui vise à éviter de nuire à la dimension sociale de l’action gouvernementale. C’est ce qui semble se faire pour le moment.
K. M.
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