Il a reçu l’ambassadeur des Etats-Unis : au nom de qui parle Ould-Abbès ?
Par Hani Abdi – Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, a reçu, dimanche dernier, l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger. Quoi de plus normal que de recevoir un ambassadeur, surtout qu’on est à la tête du principal parti au pouvoir. L’information, des plus banales, est d’ailleurs passée inaperçue. Mais le communiqué du FLN faisant état de cette rencontre a fini par susciter de l’intérêt mais, surtout, des questions.
En effet, dans le communiqué rendu public par le secrétariat national, on lit bien que «le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, a reçu l’ambassadeur des Etats-Unis, John Desrocher, dans le cadre d’une visite de courtoisie… ». Jusque-là, il n’y a rien d’anormal. La suite du communiqué qui porte la griffe du secrétaire général du parti prête à équivoque. «Lors de cette entrevue, les deux parties ont passé en revue les questions d’intérêts communs», est-il ajouté dans ce communiqué sur lequel beaucoup d’observateurs s’interrogent.
La formule «intérêts communs», utilisée dans ce communiqué est, pour ces observateurs, inappropriée sinon habituellement consacrée aux comptes rendus des rencontres entre responsables d’institutions étatiques. Or, dans ce cas de figure, si l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger représente bel et bien l’Etat américain, Ould-Abbès n’est, jusqu’à la preuve du contraire, que secrétaire général du FLN, quand bien même ce dernier serait au pouvoir.
Ces mêmes observateurs se demandent ainsi si Djamel Ould-Abbès est mandaté à parler au nom de la Présidence de la République, du Premier ministère ou du ministère des Affaires étrangères. Autre point qui suscite également des interrogations, c’est le fait que le FLN ne donne aucune indication sur la nature des questions abordées lors de cette rencontre entre Djamel Ould-Abbès et l’ambassadeur américain.
Les observateurs ne comprennent pas pourquoi le parti de Djamel Ould-Abbès ne série pas les sujets sur lesquels ont porté ces discussions afin d’éclairer et de tenir informés l’opinion publique ou, tout au moins, les cadres et les militants du parti.
H. A.
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