Avenir de la Libye : Seif El-Islam et Haftar ont-ils conclu un deal secret ?
Par Sadek Sahraoui – Après un flottement de plusieurs mois, la nouvelle administration américaine semble avoir tracé les contours d’une politique libyenne. Et l’une des priorités du président Donald Trump est visiblement d’amener Seif Al-Islam Kadhafi et le maréchal Khalifa Haftar à conclure un deal concernant l’avenir de l’ex-Jamahiriya. Le site panarabe Rai Al-Youm, créé à Londres, révèle que Washington et les Emirats arabes unis ont multiplié, ces derniers jours, les contacts avec les deux acteurs pour les persuader de joindre leurs forces pour s’imposer sur la scène politique libyenne.
L’idée des Etats-Unis est surtout de convaincre l’actuel commandant en chef de l’Armée nationale libyenne (ANL) de soutenir la candidature de Seif El-Islam à la prochaine présidentielle. En contrepartie, le fils de feu Mouammar Kadhafi donnerait à l’homme fort de l’Est libyen les pleins pouvoirs pour gérer l’appareil sécuritaire libyen. Le site créé par le journaliste Abdel Bari Atwan, ancien directeur du quotidien Al-Quds Al-Arabi, va même jusqu’à avancer l’idée que les deux acteurs ont déjà signé un accord secret qui définit le rôle de chacun dans le cas où ils graviraient les marches du pouvoir.
Le scénario n’est pas farfelu dans la mesure où rien n’empêche aujourd’hui Seif El-Islam Kadhafi de se porter candidat à la présidentielle. A ce propos, des infos rapportent qu’une demande a été formulée par le procureur général libyen à l’Egypte pour abandonner les poursuites contre des symboles de l’ancien régime libyen de Mouammar Kadhafi au Caire. En 2011, le procureur général de Tripoli avait, rappelle-t-on, adressé à son homologue égyptien des demandes de poursuites contre ses personnalités. Les notes du procureur remontent au 30 octobre 2017 et concernent plusieurs hauts fonctionnaires de l’ancien régime libyen.
A noter ceci dit que ces anciens responsables n’avaient jamais été inquiétés en Egypte, alors que les demandes de poursuite du procureur remontent à 2011. Des sources judiciaires pro-Kadhafi font remarquer que le procureur général agissait alors sous pression et que les dossiers judiciaires de ces accusés sont vides. Il est à rappeler aussi que le Parlement libyen, basé à l’est du pays, a procédé à une amnistie générale, en juillet 2015, une amnistie censée inclure les anciens du régime Kadhafi. Les sympathisants de l’ancien régime considèrent que «c’est un pas important vers la paix et la réconciliation politique dans le pays». Les paris et les jeux sont donc ouverts.
S. S.
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