Enseignement de tamazight : application des directives du président de la République
De nouvelles mesures pour dynamiser l’enseignement de tamazight ont été prises à la faveur de la réunion lundi d’un conseil interministériel, et ce, en application des directives émises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du Conseil des ministres tenu le 27 décembre dernier, indique l’APS.
Le conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a arrêté une série de mesures, notamment «l’allocation de postes budgétaires supplémentaires pour renforcer l’enseignement de tamazight dans le secteur de l’éducation nationale et pour élargir la formation et la recherche en tamazight au niveau des universités».
Dans le même esprit de promotion de la langue amazighe, il a été convenu de la mise en place d’un groupe de travail interministériel auprès des services du Premier ministre pour «s’atteler à la préparation d’un avant-projet de loi portant création de l’académie de langue amazighe».
Le communiqué, publié à l’issue de la réunion du conseil interministériel, précise que «ce texte suivra le parcours habituel au niveau du gouvernement, puis du Conseil des ministres, avant d’aboutir au Parlement au cours de ce premier semestre 2018».
Se référant à l’expression, dans certaines wilayas du pays, de revendications sur l’enseignement de tamazight, le président Abdelaziz Bouteflika a rappelé, au cours du Conseil des ministres du 27 décembre, que la Constitution révisée en 2016 «a définitivement scellé l’appropriation par le peuple tout entier de tamazight, elle aussi langue nationale et officielle, comme ciment supplémentaire de son unité nationale, en même temps que la nation a mandaté l’Etat pour sa promotion et son développement».
Le chef de l’Etat a enjoint au gouvernement de «ne ménager aucun effort pour la généralisation de l’enseignement et de l’usage de tamazight, conformément à la lettre et à l’esprit de la Constitution». Il a également chargé le gouvernement d’accélérer la préparation du projet de loi organique portant création d’une académie algérienne de la langue amazighe.
Le président de la République a annoncé, par la même occasion, sa décision de consacrer Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier prochain.
«Cette mesure, comme toutes celles déjà prises au profit de notre identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe, confortera l’unité et la stabilité nationales, alors que des défis multiples internes et régionaux nous interpellent», a affirmé le président Bouteflika.
La décision du chef de l’Etat de consacrer Yennayer journée chômée et payée a été unanimement saluée par la classe politique et la société civile.
Le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a considéré l’officialisation de Yennayer comme «un saut qualitatif pour la consolidation de la cohésion de la société algérienne» et «une motivation supplémentaire pour la poursuite des efforts dans le sens de la généralisation graduelle de la langue amazighe à travers l’ensemble du territoire national».
La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a indiqué que le nombre d’élèves qui étudient la langue amazighe a atteint durant l’année 2017-2018 près de 350 000 élèves au niveau de 38 wilayas du pays encadrés par 2 757 enseignants.
R. N.
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