Trump cherche une médiation de partis algériens pour influencer le Hamas
Par R. Mahmoudi – La démarche de l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John P. Desrocher, auprès de la classe politique algérienne commence à se clarifier. Ainsi, deux jours après avoir été reçu par le secrétaire général du FLN au siège du parti, le diplomate américain vient de rendre visite, à sa demande, au président du MSP, Abderazzak Mokri.
Dans un communiqué laconique diffusé jeudi, le chef islamiste s’est montré aussi circonspect et aussi diplomatique que Djamel Ould-Abbès sur la teneur des discussions qu’il a eues avec son hôte. Mokri s’est limité à dire que les deux parties ont abordé les relations algéro-américaines et qu’il a profité de l’occasion qui lui était offerte pour développer la vision économique de son parti, ajoutant, encore plus succinctement, avoir exposé la position du MSP par rapport aux «questions qui occupent la région, en tête desquelles la question de la Palestine», écrit-il sans autres précisions.
Sachant l’extrême antagonisme sur cette question de l’heure, entre la position officielle de l’Algérie (et aussi du MSP) et celle affichée par Washington, pourquoi Abderrazak Mokri s’est-il interdit de rapporter la quintessence de cet échange et de rappeler, à l’occasion, sa franche hostilité au projet décrié de Donald Trump sur El-Qods ? On peut aussi s’interroger pourquoi le président du MSP, et avant lui le patron du FLN, ont accepté le principe de recevoir le représentant d’un pays qui a déclaré la guerre à la Palestine occupée.
La seule explication possible à ces deux mystérieuses visites est que le diplomate américain ait souhaité se servir des bons offices des deux formations politiques algériennes auprès des Palestiniens pour tenter certainement d’influencer ces derniers sur certaines questions de détails du projet de Trump relatif au statut futur d’El-Qods. Car il semble peu probable, en effet, que la rencontre de Djamel Ould-Abbès avec l’ambassadeur de Palestine au lendemain même de la visite du diplomate américain, puis, celle de la direction du MSP, au siège du parti, avec une haute délégation du mouvement palestinien Hamas, conduite par Sami Abou-Zahra, la veille de l’entrevue avec l’ambassadeur des Etats-Unis, soient un hasard du calendrier.
On peut conjecturer que Washington ait choisi le FLN et le MSP pour transmettre des messages respectivement au Fatah et au Hamas qui, sur cette histoire d’El-Qods, sont sur la même longueur d’onde.
R. M.
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