Une source autorisée : «Le président Bouteflika n’a pas désavoué Ouyahia»
Par Sadek Sahraoui – Finalement, tout le monde, ou presque, a mal interprété la fameuse instruction adressée au gouvernement, jeudi dernier, dans laquelle le président Bouteflika a demandé au gouvernement de subordonner à son accord préalable tout accord d’ouverture de capital ou de cession d’actifs des entreprises publiques économiques (EPE), dans le cadre du Partenariat public privé convenu lors de la tripartite gouvernement-UGTA-FCE en décembre dernier.
Dans une déclaration faite à l’APS, une source autorisée précise que cette instruction n’est pas du tout un désaveu adressé à Ouyahia et plus globalement à la politique du gouvernement. «L’instruction ne remet pas en cause les dispositions prévues par l’ordonnance 01-04 (notamment les articles 20, 21, 22) d’août 2001 relatives à l’organisation, la gestion et la privatisation des Entreprises publiques économiques)», précise la source en question. Celle-ci soutient plus loin que «la décision est un acte politique» visant plutôt « à apporter un surcroît de transparence, d’équité et d’efficience de ce partenariat public-privé, souvent sujet à des suspicions et d’interprétations abusives l’assimilant à un bradage du patrimoine public».
Dit autrement, le président de la République répond notamment à une partie de la classe politique qui accuse le gouvernement de chercher à vendre les entreprises publiques au dinar symbolique. A ceux là, le chef de l’Etat répond que ce n’est pas le cas et qu’il existe des garde-fous qui veillent à ce que la mise en place de ce partenariat public-privé se fasse dans le respect de la loi. Et l’un de ses garde-fous est le président lui-même.
Dans son intervention qui s’apparente une mise au point, la source autorisée rappelle, par ailleurs, qu’il est du droit du chef de l’Etat de suivre de près de le dossier. «L’article 20 de l’ordonnance 01-04 prévoit que la stratégie et le programme de privatisation doivent être adoptés par le Conseil des ministres, présidé par le chef de l’Etat. Le gouvernement, lui, a la charge de mettre en œuvre le programme sur lequel a été élu le Président de la République», rappelle la source autorisée.
Au-delà, il est souligné clairement que le chef du gouvernement n’est nullement visé par l’instruction du président de la République, et que Bouteflika soutient lui-même le principe de mettre en place des partenariats entre les opérateurs publics et privés.
S. S.
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