Nouveaux conquérants
Par R. Mahmoudi – Au lieu de s’unir et de transcender leurs clivages pour affronter des lendemains incertains, les Arabes sont plus que jamais divisés, et semblent plutôt enclins à s’entrégorger pour le moindre motif. A un moment, on a cru que le sacrilège commis par le chef de la Maison-Blanche sur El-Qods allait inciter les dirigeants à se remettre en cause et à suspendre, enfin, leurs razzias tous azimuts. Mais, au contraire, cela semble les avoir excités davantage, à telle enseigne qu’on ne sait plus quand ils vont arrêter leur jeu dangereux.
Le chef de l’Autorité palestinienne a levé, hier, le voile sur les desseins qui animent les dirigeants saoudiens pour la région. Ceux-ci ne se limitent pas à y entretenir un climat de tension permanent, mais poussent à de nouvelles guerres de Cent ans qui menacent cette fois-ci d’anéantir toutes les populations locales.
Dans cette alliance diabolique, chacun tient un rôle, et se charge d’allumer des feux sur son terrain de prédilection et en usant de ses propres tactiques de guerre. Ainsi, les Emirats arabes unis, sortis de leur légendaire neutralité par le «Grand frère», sont chargés de continuer à harceler le Qatar, jusqu’à le rendre fou, dans le dessein peut-être de le piller. Après la rupture des relations diplomatiques avec le petit émirat, les Emiratis n’hésitent pas, aujourd’hui, à retenir sur leur territoire qui, un dignitaire qatari dans la pure tradition des tribus arabes de l’ère préislamique. Ils sont aussi chargés d’attiser la rue en Tunisie, au nom de la guerre sainte contre les Frères musulmans. Et c’est sous le label fallacieux qu’ils continuent à alimenter la dictature militaire en Libye, en soutenant le maréchal Haftar et en empêchant toute solution négociée et politique à la crise qui secoue ce pays ravagé par la violence depuis bientôt sept ans.
Dans ce partage de tâches, les Egyptiens, soumis aux ukases saoudiens et émiratis, sont, eux aussi, envoyés pour faire la guerre au Soudan, ce pays frère qui, jadis, formait, avec l’Egypte, un seul pays. Dans leur conquête soudanaise, les Egyptiens veulent entraîner avec eux d’autres pays voisins, comme l’Erythrée et l’Ethiopie. Demain, on ne sait pas quel autre pays sera encore la cible de ces nouveaux conquérants.
R. M.
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