Le cas Ouyahia
Par R. Mahmoudi – Lors de son intervention d’hier, Ahmed Ouyahia s’est prêté à un exercice laborieux et quelque peu ingrat pour essayer de se donner l’image d’un homme pas du tout affecté par tout ce qui se dit sur lui depuis quelques jours. Il a voulu montrer qu’il avait le cuir dur et qu’il n’était pas du genre à céder facilement aux pressions et aux attaques. Comme il a toujours plusieurs tours dans sa poche, il sait retourner la situation en sa faveur. On se souvient de l’épisode où il a été carrément déboulonné dans son parti et voué aux gémonies. Il nous a paru invraisemblable qu’un homme aussi enraciné dans le sérail comme Ouyahia, soit jeté si vulgairement en pâture par des cadres qui n’ont aucun ascendant sur le parti ou des seconds couteaux. Il est revenu encore plus fort.
Ses détracteurs veulent lui faire revivre le même scénario, en le poussant, cette fois-ci, à quitter son poste de Premier ministre. Ils savent que s’il quitte le gouvernement dans les conditions actuelles, il ne risquera pas d’y revenir de si tôt. Pis encore, il ira rejoindre la longue liste des proscrits qui n’ont plus, depuis longtemps, droit au chapitre sur la scène politique. Mais ils savent aussi que s’il ne tombe pas sous la pression maintenant, il se renforcera et saura se redresser pour affronter les prochaines épreuves.
Maintenant qu’il s’est exprimé, les Ould-Abbès, Chekib Khalil et tous ses adversaires déclarés et non déclarés vont certainement attendre la première réaction, un premier signal, de la Présidence de la République pour se repositionner et voir comment ils vont appréhender la prochaine étape.
R. M.