Ouyahia : un baril à 70 dollars ne règlera pas le problème du déficit
Par Meriem Sassi – L’augmentation du prix du pétrole, qui oscille actuellement entre 68 et 70 dollars sur le marché mondial, ne règlera pas le problème du déficit du budget de l’Etat, selon les déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui s’exprimait ce matin, sous la casquette du secrétaire général du RND, à la clôture des travaux du conseil national de son parti.
M. Ouyahia a notamment rappelé que les besoins de financement du gouvernement sont de 1 800 milliards DA et que le prix du baril est actuellement trop volatil, ce qui ne permet pas une projection financière optimiste pour le pays sur le court terme. Ahmed Ouyahia insiste dans le même contexte sur la justesse de la décision prise par son gouvernement, il y a quelques mois, en faveur du financement non conventionnel, seule possibilité, selon lui, de colmater le déficit du budget de l’Etat dans les cinq années à venir.
Pour Ahmed Ouyahia, la hausse actuelle du prix du pétrole est liée surtout à des problèmes techniques et géostratégiques, ce qui n’autorise pas une projection financière à long terme de la part du gouvernement. Il rappellera que, de toutes les façons, la décision de l’Opep et de ses partenaires de rééquilibrer le marché en actionnant une réduction des quotas de production visait un prix de baril autour de 60 dollars.
Par ailleurs, le Premier ministre a estimé que la loi de finances de 2018 n’a décidé aucune augmentation qui aurait impacté le pouvoir d’achat des citoyens. S’agissant de l’augmentation des prix à la pompe des carburants, Ahmed Ouyahia a expliqué que les hausses sont minimes et restent en deçà du prix réel, grâce au soutien réservé par l’Etat aux produits pétroliers. Il indiquera ainsi que le gasoil est importé à 81 DA le litre et cédé à 23 DA aux consommateurs, soit une part de 58 DA de soutien de la part de l’Etat, alors que l’essence coûte réellement 88 DA le litre, alors qu’elle se vend à la pompe à 24 DA, soit un soutien de l’Etat évalué à 46 DA par litre. Pour le Premier ministre, ce sont les produits pétroliers qui grèvent le plus le budget de l’Etat, comparativement, par exemple, au soutien accordé aux produits alimentaires tels que le lait et la farine.
M. S.
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